Et bien nous y voilà : une seule et unique semaine nous sépare du Marathon de Genève. Craintes ? Appréhension ? Impatience ? Voici à J-8 mon petit bilan de ces 16 semaines de préparation.
A mi-parcours, je vous avais déjà fait état de cette préparation quelque peu fastidieuse et chaotique. Mais les 8 premières semaines se sont soldées sur une réussite au Semi-Marathon de Bourg-en-Bresse avec une amélioration de mon temps de 2’ par rapport à 2015. Je valide donc !
Pour ce qui est de la suite, mon « programme » devait surtout inclure des séances d’intervalles longs sur des allures se rapprochant de celle de la course. Rassurez-vous, j’en ai bien fait, sur piste essentiellement. Disons que j’ai totalement zappé les sorties longues sur route de 2h-2h30, le macadam, j’en ai mangé tous les mercredis entre janvier et mars et le fait est que les sentiers me manquaient terriblement. Seulement, je sais que les sorties trail ne sont pas les plus appropriées pour préparer un Marathon.
Les séances « allure spécifique »
Le mercredi, tandis que mes copains de course ont profité du changement d’heure pour quitter le bitume et arpenter les sentiers, moi j’ai filé vers le tartan de la piste. Il a fallu que je me résonne pour cela car sous un magnifique soleil, courir en forêt, dans la nature, est bien plus tentant que tourner en rond dans un stade ! Laetitia m’a aidé sur ce coup considérant qu’elle aussi aurait bien besoin de travailler un peu la vitesse. Du coup, nous nous sommes retrouvés tous les 2 une paire de fois dans les couloirs du stade de Serger.
Etant donné qu’à la maison, il me paraissait quasi-impossible d’aller courir le dimanche 2h sur la route sur des portions suffisamment plates (je suis au milieu de la côte !) pour travailler l’allure marathon ; étant donné que ces dernières semaines, la météo du week-end nous a servi plus d’eau que de soleil, c’est donc sur la piste que j’ai travaillé. Mon objectif était de me fixer à une vitesse à peine plus élevée que celle que je compte tenir à Genève en essayant d’être régulier. J’ai donc programmé des séances de 3x3200m, 4000-3600-3200m et 2×20’.
Dès la première séance, j’ai bien vu que la régularité n’était pas mon fort, mon allure oscillant entre limite haute et limite basse sans cesse. C’est clair, si je fais ça la semaine prochaine, je suis mort ! J’ai régulé comme j’ai pu et au final, en regardant (de loin) les courbes, ça n’est pas si mauvais que cela.
Ayant appris de ce premier essai, j’ai fait plus attention sur le 2ème : le premier intervalle de 4000m, après quelques secondes pour trouver l’allure, s’est mieux passé. Le 3600m qui suivait n’était pas mal non plus. Mais le 3200m : une catastrophe ! Un vrai yoyo ! En fait, je me rends compte qu’au bout d’un moment, je me lasse et je m’endors. Comme je perds du rythme, je me réveille et j’accélère…
La 3ème séance s’est déroulée différemment : au lieu de programmer une distance sur la montre, j’ai entré un temps, 20 minutes. Au lieu de me fixer un objectif de vitesse (km/h), je me suis calé sur l’allure (min/km). Evidemment, j’ai dû louper u truc car la montre n’arrêtait pas de bipper me disant que j’étais hors zone objectif !!! Du coup, j’ai vite regardé combien de temps il me fallait pour faire un tour de piste (1’45) et j’ai vérifié tous les 400m que je tenais le même temps. Du coup, 1’45 aux 400m, c’est plus élevé que l’allure marathon que je vise, je suis presque à l’allure semi mais l’essentiel est que j’ai été bien plus régulier de cette manière (à part vers la fin du 2nd intervalle om je me suis encore endormi et sur les 3 tours suivants, j’ai accéléré un peu pour retrouver mon rythme).
Maintenir une allure sur de relativement longues distances, je sais maintenant faire (à peu près).
Du trail malgré tout
Tout de suite après le Semi de Bourg, j’ai été invité à un Trail chez des amis du Team Trail Jura, à la Montée des Jonquilles de Coligny, je ne pouvais refuser! C’est donc sur un parcours de 13km (400m D+) que j’ai fait une sortie courte mais intense où j’ai réussi à tenir un bon rythme et finir dans le top 10 (9° et 4° senior).
Je ne suis décidément pas du tout à mon aise sur la route, j’ai un inconditionnel besoin d’aller dans les cailloux, sur la terre, etc… Et puis, il fallait tout de même que je fasse quelques sorties longues car à Genève, je vais devoir tenir plus de 3h. J’ai donc prévu au programme le Trail des Reculées début Avril en course de préparation. Du coup, le seul objectif que j’avais ici était de faire des kilomètres (et un peu de dénivelé) sans penser au classement, au temps final et surtout en prenant un maximum de plaisir ! Pour cela, je me suis calé au plus profond de la grille de départ (c’est-à-dire bon dernier) et j’ai tranquillement remonté le fil de la course en compagnie d’amis. Plus particulièrement, j’ai fait une grosse partie de course avec Anne qui sera ma coéquipière lors de l’Ultra Tour du Beaufortain en Juillet. J’ai donc passé plus de 3h37 dehors pour 31km et j’ai remonté la moitié des participants. En guise de préparation, c’était bien.
Et puis normalement, c’était fini, retour exclusif sur la route après la récréation ! Sauf que…
Sauf que le Trail des Lacs de Clairvaux me faisait de l’œil… Mais pas question de refaire un trail avec du dénivelé 2 semaines avant un marathon ! Moi, mon auto-coach, je me le suis interdit !!! Mais la tentation est forte… je craque mais raisonnablement. Je m’inscris à la dernière minute pour la course non chronométrée de 10km et 250m de D+. Nouvel objectif : se servir de cette épreuve pour faire une séance de vitesse car je n’ai pas travaillé ma VMA depuis des semaines). En réalité, le parcours faisait 11.4km et 450m D+ mais ce n’est pas grave. Devant moi, j’avais à faire à des bambins de moins de 20 ans dont la seul préoccupation était de savoir dans quel ordre ils rempliraient le podium et j’ai donc fait ma course, avec 2 chutes dans la boue (petite dédicace au passage à Eni Laroc, vous lirez son CR, elle part d’un « moins jeune », c’est moi !) et une 4ème place au final (bon, y’avait pas de classement officiel mais ça fait du bien quand même de se dire que j’étais 1er senior !).
Vous remarquerez, je suis resté raisonnable, je n’ai pas abusé du trail durant cette préparation. Alors vivement que la course passe pour qu’on y retourne !
Et le reste ?
Et bien outre ces séances d’intensité ou ces entorses « trail », je n’ai pas oublié de travailler le cardio et les cuisses ! Vous le savez, depuis février, je me suis mis au RPM (séance de vélo en salle collective sur le rythme de la musique avec une coach) à raison de 30’ par semaine. Moi qui suis allergique à la salle, qu’est ce qui peut bien me motiver là-dedans ? Peut-être le fait que le cours est plus fréquenté par de ravissantes demoiselles que d’hommes ? Mais non, vu que le vélo ne bouge pas, je ne rattrape jamais la fille de devant ! Ce qui m’intéresse, c’est l’aspect complémentaire de la course. Je ne suis pas fan de vélo et pourtant, j’en fais quand même de cette manière, ce qui m’évite les chocs au sol et malgré cela, je ressors de là en eau à chaque fois et je sais que j’ai bien bossé !
Et la santé dans tout ça ?
Je dois avouer (je touche du bois) que de ce côté, j’ai une chance incroyable ! Mis à part de petits rhumes lors des grands changements de température, pas le moindre virus (et pourtant, ça s’est mouché à la maison !).
Aussi, malgré les chutes récentes, pas le moindre « bobo », tout est opérationnel chez moi (même le médecin du travail me l’a dit !). Comme on dit, j’ai « la caisse » et pourvu que ça dure !
Seule petite alerte qui m’a faite zapper un cours de RPM, une atroce douleur lombaire en me réveillant un matin, très certainement due à un muscle froissé, peut-être en dormant (comme quoi, courir est moins dangereux que dormir dans mon cas !). la douleur s’est envolée comme elle est venue le lendemain et je suis illico retourné sur la piste.
Pour résumer : comment s’annonce le Marathon de Genève ?
J’ai un capital confiance important. Pas tant dans le fait de finir ce marathon qui est une quasi-certitude pour moi mais surtout dans l’optique de boucler les 42km dans le temps objectif que je me suis fixé de 3h15. J’estime avoir travaillé suffisamment les différents aspects de la course, j’ai un temps référence sur Semi qui me fait croire que c’est faisable, j’ai une bonne santé (ce qui me permet au passage de me pré-inscrire comme Veilleur de Vie), les voyants sont au vert.
Et puis je suis content car je vais y retrouver quelques amis : Marie, Philippe… de la Runnosphère. Avec Marie, nous avions déjà partagé un marathon, chacun sa moitié, à Montpellier. le week-end dans sa globalité reste un bon souvenir.
Malgré cela, je n’ai jamais fait de Marathon, ce sera mon premier. Je vais donc découvrir la gestion de course durant plus de 3h à allure plus élevée qu’en trail
J’appréhende aussi le monde : j’espère ne pas me retrouver dans un gros paquet avec des mecs qui respirent dans mon coup…baaah !
Et je me pose des questions :
- La météo sera-t-elle bonne et propice à l’atteinte de l’objectif ?
- Le meneur d’allure sera-t-il « suivable » ?
- Pourrais-je m’arrêter de temps en temps aux ravitos sans perdre mon rythme ?
- Faut-il que je prenne ma boisson avec moi ?
- Dans ce cas, comment je la transporte ? (je vais pas me pointer avec un sac à dos de 12L !)
- …
Vous le voyez, il y a encore pal mal de doutes car ce sera pour moi une découverte.
Mais j’ai une grande motivation car cet objectif, c’est aussi pour La Sapaudia et le don de moelle osseuse. Je vous rappelle d’ailleurs qu’il est encore temps de miser sur mon temps officiel et de verser un petit don de 10€ à la Sapaudia en cliquant ici (plus d’informations sur le jeu et sur ce que vous pouvez gagner ici).
Alors oui, c’est finalement l’impatience qui l’emporte. Écrire ce billet aujourd’hui montre à quel point je suis déjà dedans et qu’il me tarde de faire mes premières foulées sur le sol Genevois…
Tic, tac… tic, tac …. Plus qu’une semaine…