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Trail de la Sainte Baume

Ce week-end nous avions le choix entre un trail en Auvergne ou un trail proche de Marseille. Ayant passé quelques jours dans les volcans l’été dernier avec un froid glacial, nous avons préféré aller dans le sud avec de belles images en tête de soleil et de températures agréables. Bon, nous les avons vite effacé, la météo n’était pas vraiment notre amie mais j’ai pu y découvrir malgré tout de superbes paysages au sommet de la majestueuses Sainte Baume.

J’ai donc porté mon choix pour le 44km et ses 2650m D+ de la Sainte Baume pour cette première grosse course de l’année, en guise de préparation de l’Ultra Pas du Diable à venir fin avril. Nous avions prévu un petit week-end en amoureux, sans enfants (merci papy, mamie) avec un départ à la sortie du boulot vendredi soir. Il faisait beau en partant mais à mesure que nous avançons vers le sud, le temps se dégrade, nous arrivons à notre hôtel à Gémenos après avoir essuyé quelques averses.

     

Samedi, après un bon petit déjeuner, nous décidons d’aller faire un tour à Marseille, découvrir ou redécouvrir la ville hors saison, sans le monde. Nous nous promenons sur le vieux port sous une météo humide mais supportable. Nous reprenons ensuite la voiture pour longer la côte et nous diriger vers les calanques. Sur la route, on peut vite observer que le vent s’est levé et que la Méditerranée d’ordinaire si calme propose aujourd’hui des embruns assez violents. Nous arrivons à Callelongue pour déjeuner et là, c’est un spectacle digne d’une côte bretonne qui s’offre à nous : les vagues se jettent littéralement sur les roches pour éclater! Cela ne nous empêchera pas de profiter d’un bon repas.

      

Une fois rassasié, nous repartons pour Cassis. Pensant ne pas avoir à faire à trop de circulation, nous descendons en voiture tout e bas, jusqu’au port pour nous stationner. Mais une fois sur place, des vagues passent les digues pour venir mourir sur la route. Finalement, nous garerons la voiture un peu plus haut… A cet instant, la tempête fait rage, Zeus se déchaîne! La plage est inondée, la terrasse en bois est dévastée, le phare subit les éclats d’énormes vagues, les bateaux se promènent dans le port, heureusement, ils sont amarrés! Nous essuyons le déluge et décidons finalement de rentrer, complètement trempés. Une fois à l’hôtel, les fortes pluies ont aussi fait leurs dégâts : il y a une infiltration dans le plafond juste devant notre porte causant un goutte à goutte et transformant la moquette en piscine! Heureusement que ça n’est pas dans la chambre.

    

Bref, après un petit resto en ville, nous finissons la journée par aller nous coucher, espérant passer une bonne nuit réparatrice pour la course du lendemain. C’est effectivement comme cela que ça se passe… jusqu’à 1h30 du matin. Là, sirène d’alarme !!! Réveillés en sursaut, je m’habille sommairement et vais voir s’il faut évacuer. C’est une fausse alerte, la sirène s’est déclenchée mais sans flamme. Je rassure madame et me recouche. La nuit se terminera sans autre encombre.

7h30, après le petit-déjeuner, je me dirige vers Cuges-les-pins, lieu du départ de la course. A cet instant, il fait à peu près beau malgré l’orage de la nuit mais frais. La course semble assez réputée si j’en juge le nombre de voitures qui font la queue pour trouver une place de parking. Heureusement, mon dossard avait été récupéré la veille, je gagnerai un peu de temps ce matin. Petit café et je me dirige vers le site de départ placé à 500m du centre. A 8h30, tout le monde est prêt à en découdre. Pour moi, j’aborde cette course comme une sortie longue, je n’ai pas l’intention de me faire mal sans pour autant perdre trop de temps. Nous verrons bien.

Mais où est Lolo ?

8h35, c’est le départ. Après un petit tour dans les rues du village, nous nous enfonçons rapidement dans la forêt. Nous sommes dans le sud alors la végétation n’est pas très dense, nous traversons des pins et des buis. D’ailleurs, ceux-ci sont à hauteur de hanches et les singles étant relativement étroits, je me griffe les genoux sur toutes les branches. La première partie de la course est constituée d’une montée sur près de 9km pour atteindre le sommet du massif de la Sainte Baume. Au début, c’est assez facile avec une succession de chemins larges et petits singles. Je suis parti un peu trop couvert avec mon coupe-vent, j’avais froid au départ, alors je prends le temps de l’enlever et le replacer dans le sac. Cet arrêt est même bénéfique puisque je repars bien motivé et redouble pas mal de monde. Après 5 ou 6km, le sentier se rétrécit, la végétation se fait plus dense et la pente raidit un peu. Ca devient plus compliqué. Puis 1 ou 2km plus loin, nous arrivons sur la partie plus sèche et à découvert, les rochers remplacent les pins. Ce sera comment ça jusqu’à l’arête sommitale à environ 1000m d’altitude. Nous avons mangé 850m D+ en quasi 9km en près 1h25 de course mais la récompense est bien présente avec cette magnifique vue sur la Méditerranée. J’en profite pour prendre quelques photos.

  

 

La suite, c’est une descente de 4km et 500m D- qui nous emmènera vers Riboux. Là, j’enquille derrière un petit groupe mené par 2 filles. Celle de devant s’annonce aux plus lents qu’elle rattrape : « Les gars, laissez passer les filles! Attention, 2 bombes atomiques arrivent derrière vous! » Ça marche, les mecs se poussent et nous en profitons pour suivre le groupe. Jusqu’au moment où je lui explique que je ne suis pas sûr que je fasse un grand effet aux mecs et qu’elle se rende compte que je suis juste derrière et que sa copine n’a pas suivi le rythme! En tous cas, je lui emboîte toujours le pas car elle descend très bien. A cet endroit, les chemins sont pentus, pleins de cailloux, c’est plutôt technique. Elle m’emmènera jusqu’au premier replat où elle s’arrête alors je passe devant et poursuit mon chemin jusqu’au prochain ravitaillement. J’en suis à environ 15km et un peu plus de 2h.

  

La fille me rattrape au ravito et repart devant. La suite est une petite côte gentille suivi d’un long faux plat montant. Là, je paye malgré tout l’effort de la descente et j’ai beaucoup de mal à relancer. Je cours de temps en temps mais je marche beaucoup. L’histoire durera 3km et il me faudra 1/2h pour les parcourir… Et puis c’est la seconde difficulté du jour : nous devons remonter au sommet de la Sainte Baume. Côté paysage, c’est un peu pareil qu’au début : des chemins larges, sablonneux, puis des singles dans la forêt pour finir sur la caillasse en haut avec des gros pavés où il faut mettre les mains. A nouveau, la vue est imprenable. Ce coin, un peu moins haut (940m) est plus prisé des randonneurs apparemment car nous croisons pas mal de monde dans la descente qui suit. Il faut dire aussi que le chemin a été aménagé avec des grosses marches. Si c’est certainement utile à la montée, c’est assez gênant dans la descente, d’autant que ça glisse pas mal. La descente se fait donc prudemment, je ne veux pas me blesser et je me fait doubler par 2 ou 3 concurrents, ce qui n’arrive pas d’habitude.

   

Nous enchaînons ensuite sur un chemin assez large en balcon qui nous emmènera doucement jusqu’au sommet pour la 3ème fois. La montée est longue et difficile mais j’arrive à prendre un rythme régulier, pas trop raide mais efficace. Une fois rendu à nouveau en haut (25km et près de 4h), le vent souffle fort. D’ailleurs, la fraîcheur à laisser des traces de l’averse de grêle de la veille, ils n’ont pas tous fondu, il en reste pas mal au sol ! Nous arpentons donc l’arête sur plus de 2km. Là encore, au début ,pas facile d’y courir car nous allons de dalle en dalle, sculptées pas l’érosion, ça me rappelle les bord de l’Ardèche lors de notre sortie club l’an dernier. Ensuite, c’est un peu plus facile, c’est un sentier de terre. Là, un coureur m’interpelle, un ancien jurassien venu vivre dans le coin et qui repassera par chez nous pour la Transju’trail cet été. Nous discutons un moment avant d’entamer à nouveau une belle descente. Je le laisse partir devant, le temps de prendre quelques photos.

   

Effectivement, la descente qui suit est à nouveau bien technique et même si je reste plus prudent qu’en début de course, j’arrive à doubler malgré tout. En bas, vers le 28° km nous attend un ravito. Je remplis les gourdes et renfile le coupe-vent car la pluie fait son apparition. Heureusement, nous ne prendrons pas d’averse, juste une pluie fine qui ne nous lâcherai quasi plus jusqu’à l’arrivée. Après une petite bosse où nous découvrons la grotte de la sainte Baume, c’est à nouveau une descente très technique, il n’y a que ça ici! Des cailloux et encore des cailloux! Nous rejoignons une route avant de descendre à nouveau. Je sais qu’il reste une grosse difficulté mais ce qui m’inquiète c’est le panneau « Verticale » qui traîne là car oui, nous empruntons pour finir le parcours du kilomètre vertical de la veille !!!

   

Je monte donc tranquillement, sans m’affoler. Au début, ça marche bien, je reviens facilement sur quelques coureurs, j’en passe quelques uns. Nous sommes à nouveau sur des chemins hyper étroits en buis et dalles rocheuses rendues glissantes par la pluie. Il faut régulièrement mettre les mains pour s’aider à grimper. Après 2,5km et +400m de montée, je ne me sens plus trop bien : je glisse, j’ai du mal à garder l’équilibre. Alors je décide de faire une petite pause : je m’assieds, bois un coup et avale une pâte de fruit. Après 3 minutes de pause, je vais mieux et repars. Heureusement, c’est presque la fin de la montée. Je sais que derrière, c’est fini, il ne reste plus qu’à descendre jusqu’à l’arrivée. Je m’accroche et arrive pour la dernière fois au sommet après 36km, 2600m D+ et 6h de course.

   

Il reste 8km à parcourir. Après un petit coup de fil à Madame pour la rassurer et lui indiquer mon état d’avancement, je repars sur un gros rythme. Après quelques kilomètres, je croise le dernier ravito, je remplis une gourde et repars immédiatement, plus de temps à perdre pour rallier Cuges. Là, mon ami ex-jurassien est à nouveau avec moi alors je le suis sur le faux plat descendant qui suit. A un moment, je prends le relais mais sans doute un peu vite car je largue la troupe et part en cavalier seul. J’ai tellement envie d’arriver que même les dernières petites bosses ne me font plus peur et je les cours! Je croise un signaleur qui m’indique qu’il ne reste que 2.5km de descente. Un coup d’œil à la montre : 6h42. Là, je me dis que mois de 7h, c’est jouable. Alors j’enquille la descente à fond, aussi pentue qu’elle soit! Je double là bien une 20aine de coureurs trop prudents à mon goût. Je sens que l’un d’eux tente d’accrocher mais je ne me laisse pas faire et j’en remet une couche chaque fois que je peux. Enfin, les première maisons puis la civilisation, avec des supporters, des rues, des voitures, une policière qui fait la circulation pour me laisser passer (je la remercie au passage) puis c’est la dernière ligne droite sur le bitume, dernier virage à gauche et la voilà enfin, l’arche d’arrivée.

Je boucle ces 44km et 2650m D+ en 6h55’07 ». Le classement n’est pas très flatteur : 206° sur 324 mais qu’importe, je n’étais pas là pour le résultat.

La suite, c’est retour à la voiture garée 1km plus loin, récupérer madame restée à l’hôtel vu la météo désastreuse puis retour à la maison après 5h de route.

Au final, je suis tout de même satisfait du résultat. Je n’ai pas vraiment fait de grosse sortie depuis bien longtemps, pas bien préparé, la course était difficile, sur des terrains très techniques. Nous avons chez nous aussi les grosses pentes, en montée comme en descente, mais avec moins de cailloux, moins de dalles lisses et glissantes. Et puis sur les sommets, les paysages changent : d’ici on voit la mer et pas le Mont Blanc, on voit Marseille et pa Genève. C’est différent et tout aussi beau! Même mes courbatures ne me font pas regretter ce trail !

La suite? C’est retour à la maison pour le Trail des Reculées à Lons le 2 avril, toujours pour préparer la grosse course dans les Causses un mois plus tard.

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