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Trail des Reculées 2016

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Un Trail de 30km avec 900m de dénivelé positif dans une préparation Marathon ? Évidemment, ça n’est peut-être pas des plus judicieux mais je l’ai fait tout de même en transférant les objectifs de performances vers ceux du plaisir de courir. Et puis un Trail des Reculées avec plein de copains, ça ne se rate pas !

Donc oui, en pleine prépa de mon Marathon de Genève, j’ai délaisse une fois de plus le temps d’un week-end la route et l’entrainement pur pour aller me faire plaisir au Trail des Reculées de Lons-le-Saunier. J’avais le choix entre 3 distances : 45, 29 et 19km. Le premier présentant plus de bornes que l’objectif et le troisième qui m’aurait incité à aller vite, j’ai opté pour le second. Voilà donc maintenant 2 semaines que je rabâche à tout le monde que je vais le faire cool, partir de loin, prendre la GoPro et tout, et tout…Cela même si inconsciemment, j’ai une irrésistible envie de bien faire et de gratter quelques places au classement.

Mais non, la raison l’emporte, je n’ai pas forcé, j’ai pris du bon temps, j’ai un peu beaucoup discuté, rigolé, j’ai vu de chouettes paysages et j’ai fait des kilomètres et du dénivelé ! Vous voulez savoir à quoi ressemble une course « plaisir » : lisez ce qui suit … sinon, lisez quand même, au point où vous en êtes !

L’Avant-Course

6h55 à Pratz pti gars, à demain

Voilà ce que disait le dernier texto reçu de mon chauffeur du jour, Julien 1 (oui, il y aura 2 Juliens dans ce récit, suivez bien). Alors ce dimanche, à 6h50 je suis en place et effectivement, il n’est pas en retard. Kat est installée derrière, Sinsémilia tourne sur le poste de la voiture et nous nous réveillons tranquillement (j’espère juste que le chauffeur est un peu plus réveillé que nous !). Côté météo : temps gris, petit crachin, rien de méchant, température printanière (12°C). Après quelques dizaines de minutes, nous voilà garés à Lons et nous nous dirigeons vers le village Trail. En chemin, coup de bol, passe devant nous la caravane des coureurs du 45km qui viennent de s’élancer. L’occasion pour nous de les encourager, de lancer un « salut bon courage! » aux têtes connues. Nous en retrouverons d’ailleurs plus tard sur là parcours. Puis c’est retrait des dossards en s’arrêtant tous les 10m pour dire bonjour, c’est qu’on en connaît du monde !!! Ensuite, retour à la voiture pour se changer avec chacun son porte-bonheur : papier toilette pour Julien 1, Kat, bah on ne sait pas et …casque de vélo « enfant » pour moi ! (être jurassien n’est pas une maladie contagieuse…). Enfin, retour sur la place de départ pour le petit café, les derniers réglages, les dernières retrouvailles de coureurs d’avant course, la dernière séance collective d’échauffement.

lolo-casque

Le départ :

Je l’ai dit (plein de fois), je pars tranquille, de derrière. Avec Julien 2 (vous suivez ?), je me place donc avec les filles (Kat, Brig, Evelyne…) en queue de peloton, parmi les derniers. Et puis le départ est donné. J’allume la GoPro, je saisis l’instant et … je fais tomber un truc. Alors demi-tour pour ramasser le « truc » et on repart. Là, je suis pour le coup bon dernier, plus personne derrière à part des spectateurs ! Chouette, c’est exactement ce que je voulais, même si après quelques foulées, je récupère les nanas et Julien 2 pour les premiers kilomètres dans Lons. Puis un peu plus loin, je rattrape Marielle qui a pour objectif de boucler la course en 4h. C’est drôle de se retrouver là parce qu’en temps normal, j’aurai misé entre 3h et 3h15 me concernant, mais on se rend compte de la perception différente de la difficulté en fonction du public. Je lui souhaite bon courage. Après un bref petit retour en fin de file, avec Julien 2, nous remontons doucement le cours de la course au travers du parc des termes en engageant la causette avec les coureurs croisés, en souhaitant le bonjour aux connaissances…

Premiers reliefs :

Le sentier s’élève après 3km de course (enfin) et dans cette partie du peloton, très rares sont ceux qui continuent à courir… sauf moi qui continue à fanfaronner ! On se sent fort dans ces cas-là ! Ça rigole, ça chante, un ami du TTJ au bord du chemin m’annonce 2ème, tout va bien donc !!! C’est évidemment ironique, vous aurez compris. On arrive à Montaigu et nous passons le pont au-dessus de la route. J’en profite pour faire une photo et assurer le suivi live de la course sur Facebook :

Facebook1

Le copain du TTJ me confirme ma 2ème place au sommet de la descente vers Conliège. Alors je fonce et double une cinquantaine de personnes, le 1er devait bien être dans le tas !!! Arrivé en bas, je laisse passer Julien 2 et attends Anne doublée un peu avant, je repars avec elle. A Conliège, c’est le 1er ravito-banane. On ne reste pas bien longtemps et on repart tranquille car derrière, il faut remonter à l’Ermitage. C’est marrant cette côte, on est en file indienne dans un single et alors qu’en général, je suis patient, là, j’ai envie de doubler tout le monde, je ne suis vraiment pas à mon rythme !

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Une fois en haut, on opère un regroupement avec Anne e Julien 2 pour continuer ensemble. En fait, Anne a un rythme qui nous convient très bien. Elle peine un peu plus que nous en côte mais pour le reste, elle tient bien la route. Et cela m’arrange fortement car Anne sera celle qui me passera le relai à l’Ultra Tour du Beaufortain le 23 juillet prochain. Alors de confirmer sa bonne gestion de course donne des gages de réussite sur notre duo.

Nous déroulons donc tranquille à travers bois et champs en direction de la reculée de Baume-les-Messieurs. Là, nous reprenons les coureurs un peu attardés du 45km, je double notamment Nico, un ancien collègue (déjà croisé sur la Montée des Jonquilles il y a 2 semaines), ils ont fait 7km de plus que nous à ce stade (nous en sommes à 10). Petit point d’eau sur le parcours et cette fois, c’est Fred que je double (un des potes avec qui nous avons fait la Saintélyon cet hiver). Puis enfin, nous voilà sur les hauteurs d’un majestueux « trou », c’est la reculée ! Il est temps pour moi de refaire un point « suivi live » pour Facebook. N’ayant plus d’indication sur ma position en course, j’improvise :

Facebook2

La Reculées de Baume-les-Messieurs :

Il nous faut descendre tout en bas et à ce niveau de la course, ça coince un peu… D’habitude, on enfile les premières marches rapidement avant de dévaler la pente. Là, je sens beaucoup d’appréhension de la part des coureurs, le pas n’est pas très sûr. Mais qu’importe, nous suivons le mouvement, c’est pas le moment de se fatiguer pour rien ou de tenter une dangereuse manœuvre de dépassement infructueuse. Une fois en bas, nous passons devant la magnifique cascade des Tufs qui donne son nom à l’épreuve.

Cascade des Tufs

C’est ensuite un long single sinueux et pierreux au bord du cours d’eau qui nous emmène vers Baume. Là, nous doublons Jean-Patrick, un des coureurs du mercredi soir à Saint-Claude. Nous avons pris un peu d’avance sur Anne mais nous savons qu’elle nous rejoindra au ravitaillement au cœur de l’Abbaye (ce sera effectivement le cas). Pour moi, il est grand temps de me dépoiler un peu : j’avais déjà ôté le bandeau « Course de la Passerelle »  et le buff offert à l’inscription mais il me restait un coupe-vent pour contrer la fraîcheur matinale. Sauf que le temps est lourd, parfois, quelques rayons transpercent les nuages et surtout, il fait chaud ! Je crois Sylvie (autre coureuse du mercredi et des Lacets du Lizon), le temps de prendre des nouvelles de sa course (le 45km) que mes compères ont fait la malle !!! Je repars donc en allongeant le pas pour les rattraper. En sortant de Baume, nous empruntons les « échelles de Sermu » pour remonter au sommet de la reculée. Dans la pente raide, je double Jean-Patrick pour la 2ème fois ! Il a joué la stratégie aux stands, ses changements de pneus ont été plus efficaces que les nôtres !!! Avec Julien 2, nous embrayons la relance tranquillement pour rallier le point d’eau suivant. Pendant que je vidange, Anne est revenue et les 2 repartent devant à nouveaux. Décidément, il faut encore que je les rattrape !

Retour vers Lons-le-Saunier :

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C’est une grande descente qui s’en suit alors je prends les commandes. Pour la 3ème fois de la course, je double Jean-Patrick !!! Comme il reste un ravito, j’ai encore une chance de le doubler une 4ème fois… Mais cette fois, ça n’aura pas lieu, je ne le vois pas passer avant que nous reprenions la route. Il nous reste une dernière difficulté, la montée du champ de la Lième. Sur la petite portion bitumée qui a précédé,  les crampes sont apparues, alors je m’engage dans cette côte gazonnée et régulière sur un rythme certain et en haut, je relance tout de suite pour ne pas rouiller les mécanismes à nouveau. Julien 2 fera comme moi mais Anne ne monte pas au même rythme et peine à repartir en courant. Du coup, nous prenons de l’avance. Là, un coureur du 45km mal en point et boitant termine sa course en marchant. Pour plaisanter, je lui dit qu’il lui reste 1 heure de course car à ma montre, j’en suis à 27km et en théorie, il lui en faudra moins, même à son allure. Oui, sauf que comme chaque année et sur chaque distance, nous arrivons aux portes de Lons et la montre indique que la course est finie, nous avons parcouru les 29km. En réalité, il en reste 2 ! Il faudra donc bien près d’1heure au coureur malheureux pour franchir la ligne.

Dans les rues de Lons, Julien est parti devant, moi je ne suis pas mais je soutiens une allure correcte et continue de doubler quelques coureurs. Nous avalons donc les 2km de rab’ et comme d’habitude ici, c’est une arrivée type Tour de France qui nous attend sur la rue pavé des Arcades ! Belle ambiance pour un beau finish ! Je stoppe le chrono à 3h37. Effectivement, ça n’est pas mon meilleur temps mais qu’importe puisque ça n’était pas l’objectif du jour ! Au classement, je suis 212° sur pas loin de 400 coureurs alors que je suis parti bon dernier. Au final, la progression tout au long de la course est plus que correcte puisque j’ai repris plus de 150 places !!!

finish

Les  Juliens 1 et 2 sont à peine devant moi alors qu’Anne arrive 3 minutes derrière. Bravo à elle, elle a gagné 5 minutes sur son temps de l’an passé !

L’après-course :

Petit tour au ravito final. Bon, là, côté organisation, il y a problème car une fois sorti de l’air d’arrivée, il faut traverser toute la place en se frayant un chemin entre les autres arrivants, les spectateurs, les exposants, les touristes… pour atteindre le graal !!! C’est une autre course après la course… pour finalement ne disposer que d’un ravito similaire à ceux durant le parcours… Dommage, j’aurai bien aimé une bière de finisher !!! Alors je retraverse la place dans l’autre sens pour aller me changer à la voiture, la bière nous la prendrons ensuite avec un peu d’attente au bar ! Puis c’est pour nous l’heure de déguster le fameux Poulet aux Morilles avec le fromage (du Comté pardi) et le dessert. Là, par contre, c’est un des points positifs de l’organisation. Quel organisateur de trail propose aujourd’hui un repas d’après–course régional de qualité pour un prix très modique ? En général, si vous avez droit à votre plâtrée de pâtes à 10€, c’est le bout du monde (un peu comme à la Saintélyon pour les connaisseurs). Là, c’est vraiment au top ! Puis nous regardons les derniers arrivants passer puisque nous mangeons sous les arcades avant la remise des prix et le retour à la maison pour un repos bien mérité !

Voilà donc une belle course « plaisir » : pas de performance, pas d’objectif de chrono, profiter des coureurs, des rencontres, des paysages, rigoler, discuter, échanger, prendre des photos, filmer… ce sont les seules tâches sur lesquelles je me suis concentré sur ce Trail des Reculées. Ma montre, je l’ai démarré au départ et je ne l’ai consulté que dans les derniers kilomètres. Pas un oeil sur le cadran durant l’épreuve, aucune interrogation sur le temps ou la distance parcourue. Il me reste maintenant à faire le montage de la vidéo que je vous présenterai bientôt.

Maintenant, retour à la vraie prépa marathon. Enfin presque car dimanche prochain, c’est Course d’Orientation en famille avec les Lacets du Lizon… Encore un peu de plaisir en perspective…