Le week-end dernier, j’ai trouvé un nouveau jeu ! Je vis ma passion du trail depuis plusieurs années et celle du ski de fond depuis quelques mois. Alors quand le Fonçin’ Glisse & Trail propose d’allier les deux, j’y cours les yeux fermés !
Le Fonçin’ Glisse & Trail
Ça bouge à Foncine le Haut depuis quelques années ! L’ami Mathieu Pasero qui office au chronométrage avec sa structure Taktik Sport est aussi organisateur d’évènements avec le Trail Val Foncine entre autres. Et il a aussi eu la bonne idée d’allier trail et ski lors d’un évènement, le Fonçin Glisse & Trail.
L’idée : courir une partie du trajet en basket sur des chemins et sentiers et faire l’autre partie à ski de fond. Voilà une idée originale et intéressante pour gentiment faire la transition entre la saison d’hiver et celle d’été. Pour cette année, le parcours prévoyait 6km en trail, suivi d’une boucle de 18km à ski et à nouveau 6km en trail pour terminer.
La course se déroulant plutôt en fin de saison, après principales courses de ski et en même temps que les premiers trails de la région, pas facile de garantir l’enneigement pour le ski. Nous aurons donc droit à un parcours de repli avec 4km Trail / 13km Ski / 4km Trail. Nous irons donc tourner sur les plateaux entre Foncine le Haut et Chapelle des Bois que j’ai eu l’occasion de pas mal visiter sur l’Envolée Nordique ou la Transjurassienne.
Jour de course
Évidemment, ayant presque exclusivement passé l’hiver à ski, il a fallu que je me remette un peu à courir. Voilà donc quelques semaines que le rechausse gentiment les baskets en m’infligeant quelques séances un peu « choc » avec du travail de vitesse ou de côte. C’est encore un peu tôt pour en tirer les fruits, la vraie préparation trail va démarrer prochainement. Mais il fallait que je me rassure un peu car l’an dernier, mon premier trail après le ski ne m’a apporté que des crampes aux quadriceps qui m’ont empêchées de courir en descente, c’était à Poligny.
C’est en famille que nous partons pour Foncine après avoir chargé dans le coffre à la fois chaussures et skis. Sur place, nous retrouvons Mathieu, bien sûr, mon collègue de boulot Jean-Jérôme et le Sam qui est décidément partout !
Alors que personnellement, je me réjouis de pouvoir participer à ce genre d’épreuve, étonnamment, ce n’est pas l’avis de tout le monde au vu du faible nombre d’inscrits, à peine une grosse 50aine… C’est dommage car il y a non seulement une idée originale pour la région mais aussi un investissement des organisateurs et des bénévoles. Aussi, Mathieu m’apprendra qu’il y a plus d’inscrits de régions voisines que de locaux. Dans le même temps, les trails voisins de Poligny ou Arbois font le plein. Les gens auraient-ils déjà tous basculé sur le trail ? Pourtant, nous avons une météo idéale ce samedi.
Bref, je me prépare, je donne mes skis pour qu’ils soient emmenés au lieu de transition et je pars m’échauffer quelques minutes. Avant 15h, nous sommes tous prêts à partir sous l’arche, attentifs au briefing des organisateurs.
Partie 1 : le trail
Sans complexe, je me pose en première ligne. Je sais pertinemment que ça ne durera pas et que très vite, je vais me faire doubler. Mais ce n’est pas grave, je suivrai ceux que je pourrai ! 15h, le départ est donné. Évidemment, ça part très … très… très vite ! Après analyse de mon effort, je me suis retrouvé entre 18 et 20km/h sur les 500 premiers mètres, le cardio est passé de 159 à 175bpm en un rien de temps !
Il a fallu vite que je me calme alors je réduis un peu l’allure et là, je me fais copieusement doubler ! Et puis, le terrain va se charger de me calmer : une belle pente de 200m de D+ en moins de 2km… Si je continue à courir sur les premiers mètres, au milieu de la côte, je craque complètement ! Je suis obligé de marcher car les jambes ne suivent plus. Mon départ plus que rapide a eu raison de moi ! Un bel exemple de gestion de course à ne surtout pas suivre !!!
Jean-Jérôme me double avec un bon groupe. Je les garderai à vue jusqu’en haut mais à bonne distance… Sur la fin de la montée, la pente étant un peu moins raide, je peu relancer un peu mais que c’est dur !!!
J’ai réellement sous-estimé cette première partie trail. Je n’ai pas analysé le parcours et le dénivelé avant le départ et j’en paie le prix fort. Mais tant bien que mal, j’arrive en haut et termine tranquillement, en petite foulée, les derniers mètre de bitume qui mettront fin à ce calvaire.
Transition trail-ski
J’arrive sur l’aire de transition. Il y a pas mal de monde, tous en train de délacer les baskets pour chausser les skis. A mon arrivée, un bénévole crie mon numéro de dossard. Un peu plus loin, une demoiselle m’appelle : elle m’apporte mes skis et m’indique un emplacement pour m’assoir. C’est ensuite le papa de Mathieu qui prend le relais en récupérant les baskets.
J’ai fait le choix d’emmener mes Salomon SpeedCross 2 qui commencent à dater maintenant. Je ne les mets presque plus car j’ai un mauvais souvenir d’un abandon sur la Transju’Trail à cause d’un mal de genou provoqué par celles-ci. Mais elles ont l’avantage d’avoir un système « quicklace » qui permet de ne pas avoir à défaire de nœud et de gagner pas mal de temps. Et effectivement, je ressors de la zone pour chausser les skis en ayant passé pas mal de monde.
Partie 2 : le ski
Je pars donc en glisse sous les encouragements de Mathieu venu filmer les concurrents. Devant moi, l’un d’eux qui patauge complet avec ses grandes planches aux pieds. Clairement, le ski ne semble pas être son fort. Et pour cause car j’apprendrai plus tard que c’est la première fois qu’il en chausse !
Bon, je double. Juste derrière, nous commençons l’exercice de glisse en montée. Il fait beau, il fait chaud. Pour la première fois, je skie en tshirt ! Mais la neige, elle, n’aime pas trop cette chaleur et commence déjà à bien transformer…
La côte démarre bien mais est longue. J’arrive néanmoins à récupérer quelques concurrents. La fatigue de la course se fait sentir, je dois de temps en temps faire un petit arrêt pour récupérer un peu de souffle. Mais j’arrive en haut et à la relance, dans les bois, je retrouve un peu de glisse. Je tente de m’appliquer pour économiser l’énergie qu’il me reste. Cela semble fonctionner car je me sens déjà mieux physiquement. Surtout, je rattrape Jean-Jérôme et le talonne sur toute la partie plutôt plate.
Cela n’empêchera pas l’un des 2 duos inscrits de nous doubler, ils sont clairement plus rapides. Ils n’ont pas dû gérer la partie trail comme moi ! Et puis nous voilà maintenant dans une zone à découvert où le soleil continue son travail de sape sur une neige détrempée et fondue par endroits sur la piste. J4ai de plus en plus de mal à glisser. A nouveau, je fais une pause pour remettre mon gantelet pas assez serré. Jean-Jérôme s’échappe devant.
Je repars et arrive gentiment sur le ravitaillement de Chapelle des Bois. Jean-Jérôme ne s’arrête pas, moi si. Je bois un peu, je suis parti sans gourde, et je mange une banane, histoire de reprendre un peu de sucre. J’échange 2-3 mots avec les bénévoles et je repars. Là, nous sommes un peu abrités et la neige glisse un peu mieux. Il y a même une zone de quelques dizaines de mètres complètement à l’ombre où c’est encore gelé. Quel plaisir !
Il nous reste un long faux-plat montant à parcourir avant la dernière descente. Là encore, la tactique est de se disperser le moins possible en essayant de bien glisser. Ça fonctionne et encore une fois, cela me permet de revenir sur Jean-Jérôme. Nous ferons la descente ensemble alors qu’une demoiselle nous double à une vitesse qui doit être proche de deux fois la nôtre !
Transition ski-trail
Cette fois, c’est nous qui annonçons notre numéro de dossard. A nouveau, le papa de Mathieu est aux petits soins. Il me sort les baskets du sac. Moi, je déchausse, enlève les chaussures, les gants. I me prend les skis, les bâtons, range tout ce que j’ai jeté par terre dans le sac… Vraiment super sympa ! Encore cette fois, la technique des chaussures à « Quicklace » s’avère payante car je repars avant tout le monde sur cette transition mais non sans quelques débuts de crampes aux mollets.
Partie 3 : Trail, le retour
Dès les premières foulées, les crampes se font moins sentir, ce qui n’est pas le cas de Jean-Jérôme à qui je conseille de courir pour les faire passer. Désormais, l’équation est simple : il faut redescendre ce que nous avons monter pour en finir avec la course. Je n’ai donc plus qu’à me laisser porter par la pente comme je sais le faire et on verra ce qui se passe.
Rapidement, je récupère la demoiselle qui venait de nous doubler à ski. En la doublant, je lui explique que je sais mieux descendre à pied qu’à ski. Elle en convient ! Et puis je déroule. Tout doucement, je reviens sur le coureur de devant mais il est tout de même bien trop loin pour que je le rattrape avant la fin.
Toute la descente se passe bien, il me reste un bon kilomètre de plat où je dois relancer. Là, c’est bien plus dur, la fatigue n’aidant pas. Sur la route, je croise Laetitia et Lenny qui immortalisent mon passage. Et puis c’est enfin l’arrivée après 1h54 d’effort. Ça aura été complique : un départ catastrophique qui m’a épuisé, un ski pas facile sur une neige mouillée qui ne glisse pas et un retour à pied pas trop mauvais mais qui aurait pu être mieux avec une meilleure gestion. Mais j’ai passé un vrai bon moment et surtout, j’ai pu encore skier une fois cet hiver car je crois que cette fois, c’est la fin !
Comme sur toutes mes courses à ski, le classement n’est pas très flatteur mais peu importe, j’apprends et j’ai encore beaucoup de progrès à faire. Et ce Fonçin Glisse & Trail m’a permis de renouer avec la course à pied.
Nous avons fini la journée sur place, pour la remise des prix et le repas, en catimini vu le nombre d’inscrits. Je pense que la formule ne sera pas forcément rééditée, c’est beaucoup d’investissement pour trop peu de participants. Mathieu pense plutôt faire un trail blanc en février… Dommage mais je le comprends.
Pour ma part, mentalement, cette course me permet de faire la transition. Je ne pense pas pouvoir chausser encore les skis alors je vais sortir le fart d’entretien pour stocker les skis durant l’été. Je me remets à courir plus sérieusement et je commence à repenser à me mettre des objectifs. Car depuis le début d’année, ma tête était complètement tournée vers la neige et mon défi principal a été la Transju. Ce sera donc normalement sur les sentiers que je devrais vous retrouver la prochaine fois !