Lorsque j’ai fini mes cours de skating l’an dernier et que le prof m’a dit que maintenant, il me restait à pratiquer et à faire des courses, je pensais bien porter un dossard en 2019. Mais je ne m’attendais pas à me retrouver si vite en course sur l’Envolée Nordique!
J’ai parfois du mal à rester raisonnable. Alors m’étant bien en tête de participer à une course de ski de fond en 2019, j’ai jeté mon dévolu sur la Transjurassienne. Et tant qu’à faire, je ne me contente pas d’un petit parcours mais c’est bien sur la longue distance que je me suis inscrit! Il était donc nécessaire de bien préparer (en tout cas au mieux) cette course. Et dès que j’ai annoncé ma participation à la Transju’ , Brigitte, notre présidente des Lacets du Lizon m’a sollicité pour aller avec elle sur l’Envolée Nordique.
L’envolée Nordique, c’est quoi ?
L’envolée Nordique, comme vous vous en doutez sûrement (enfin, j’espère pour vous car sinon, c’est que vous n’avez rien suivi !) est une course de ski de fond. C’est l’une des premières épreuves du calendrier jurassien (après les Belles Combes de la semaine précédente). L’envolée propose 2 parcours de 25 et 42km avec un départ à Chapelle des Bois (25), tout proche de Mouthe (vous savez, la petite Sibérie!). L’originalité de cette course, c’est qu’elle se pratique par équipe de 2. Ainsi, du départ jusqu’à l’arrivée, vous skiez en binôme, il faut donc mieux trouver un partenaire à son niveau.
Le parcours de l’Envolée Nordique emprunte de chouettes paysages au pied du Mont Champion. J’ai connu cet endroit pour y être passé lors de la Transju’Trail plusieurs fois mais de le voir immaculé par le blanc de la neige, c’est tout aussi beau! Notre cheminement se mêle entre bois et Combes, notamment la Combe des Cives réputées pour son caractère venteux qui rend l’ambiance encore plus froide qu’elle ne l’est déjà. La course nous emmène jusqu’au Pré Poncet avant de revenir par la Combe pour le petit parcours et par les bois pour le grand.
Première course de ski de fond
C’est donc ma toute première participation à une course de ski de fond. Il y a évidemment un peu de stress à l’approche de l’évènement. Je connais maintenant bien les compétitions de masse sur le trail et avec les années et l’expérience, j’ai appris à ne plus stresser, à gérer l’évènement. Mais en ski, j’ai encore plein de questions qui sont encore sans réponse :
- Comment je dois préparer mon matériel (mes skis notamment) ?
- Quels vêtements choisir contre le froid notamment?
- Comment va se passer le départ avec tous ces skis et ces bâtons?
- Vais-je pouvoir trouver mon rythme avec tout ce monde?
Bref, je suis débutant en la matière et je dois encore tout apprendre. J’ai pour cela bien reçu des conseils de plein de gens (des professionnels bien entendus!) qui m’expliquent le départ, qui tentent de me rassurer mais qui finalement arrivent à me faire peur… Alors le mieux, c’est d’aller expérimenter et pour cela, le fait de participer à une première course en binôme avec quelqu’un qui me connaît (et que je connais aussi, c’est mieux) est un facteur rassurant. Je vais pouvoir me reposer un peu sur Brigitte et ma technique d’avant course, c’est de prendre ses traces et de tout faire comme elle!
Envolée Nordique : me voilà !
Ce dimanche 27 Janvier 2019, nous prenons donc la route avec Brig’ pour Chapelle des Bois. Sur place, un grand parking sur la neige, ça glisse un peu mais ça passe. Tout de suite, nous rencontrons Béné qui se gare à côté de nous. Chouette, un visage connu! Bon, pour elle, ça démarre mal : elle a perdu son binôme et c’est lui qui a les skis…
Et puis c’est la première procession vers le retrait des dossards. En chemin, encore des têtes connues. Finalement, c’est comme en trail, ce sont les mêmes gens! Malgré tout, il y a aussi un public un peu plus spécialisé en ski et moins en trail, et puis nous ne sommes pas ici sur nos terres.
En ski, le dossard, ce n’est pas un rectangle de papier à agrafer sur le tshirt avec des épingles. Non, c’est un chasuble (comme la Saintélyon). Je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela : le numéro se voit bien de devant et de derrière, c’est finalement plus facile à enfiler et puis il y a des couleurs car les départs se passent en plusieurs lignes (comme en course avec les sas en fonction de son niveau).
Une fois le sésame obtenue et après quelques bonjours (encore), retour au parking pour s’équiper. C’est là qu’arrive le crucial choix des vêtements en fonction des conditions météo. Ce matin, il fait frais, il y a du vent, il vaut mieux se couvrir. D’ailleurs, je finirai avec 2 paires de gants!
Côté ski, il fallait s’y prendre un peu plus tôt pour savoir quel type de fart il fallait utiliser. Car oui, en ski, pour favoriser la glisse, les semelles des skis doivent être un minimum travaillées. On y applique alors une cire qui limitera les frottements. Le choix du fart se fait en fonction de la température et de la condition de neige. Ce matin là, j’ai mis du « rose » qui tient de -4°C à +4°C. Le fart est appliqué à chaud puis après refroidissement, il faut gratter le surplus sur la semelle. Brig’ aussi a mis du « rose » mais elle n’a rien gratté!!! Tranquillement, elle fait ça une peu à l’arrache sur le parking. Autant dire que de mon côté, j’avais des skis avec des semelles lisses et brillantes, autant les siens étaient… assez indescriptibles!!!
Le départ de la course
Une fois équipés, on chausse les skis nous voilà partis pour un petit échauffement pour rejoindre l’aire de départ. Ça ressemble à une espèce de cage avec des filets oranges qu’on ouvrent ligne par ligne pour libérer les « détenus »! Brig’ me propose de nous placer à quelques dizaines de mètres du départ pour voir les premières lignes partir. Comme l’indique mon dossard, nous partons de la 3° ligne (sur 3), nous avons un peu de temps.
Au coup de fusil, la première ligne est lâchée. Ça part très fort et clairement ,ces gens là ne font pas la même course que moi ! Une horde de skieurs s’élance, une espèce de gros paquet où les gens se « skient » les uns sur les autres, où des bâtons cassent, des gens tombent… C’est exactement ça qui me faisait peur! 5 minutes plus tard, c’est au tour de la seconde ligne. Même combat (c’est le mot!). Puis nous rejoignons la « cage » pour nous placer tout au fond des 400-500 skieurs qui composent la troisième ligne.
J’ai été prévenu et j’ai pu le constater : on commence skis parallèles en poussant sur les bâtons sans jamais écarter les bras au risque de toucher le voisin ou de se faire casser le bâton. Notre départ est donné et je décide de tout faire comme Brig’, mon plan de départ. Et je la vois qui commence à se faufiler entre les skieurs pour tenter de rejoindre le bord e la piste. Je fais comme elle est restant très prudent. La course commence en montée et une fois au sommet de la toute première bosse, on peut déjà commencer à écarter un peu les skis pour patiner (mais il faut rester encore très prudent). Puis au fur et à mesure, il y a de plus en plus de place et on peut commencer à prendre ses aises.
Les premiers kilomètres
Dès qu’il y a un peu plus de place sur la piste et avec les petits rayons de soleil, c’est un vrai plaisir qui débute. Brig’ est devant moi et je suis son rythme, ne sachant pas encore comment appréhender tout ça. Mais rapidement, je trouve de la glisse et je peux accélérer un peu. Brig’ est un peu derrière car j’ai plus de puissance dans les bras et ça me permet d’avancer plus vite.
Après 3-4 kilomètres, nous arrivons sur côte pas très pentues mais assez longue. C’est finalement ce que je trouve comme la plus grosse difficulté du parcours de 25km sur lequel nous nous sommes engagés. Mais ma glisse est bonne et les sensations suivent alors je pars un peu devant et j’attendrai à 2 ou 3 reprises mon binôme au sommet des bosses.
Il y a ensuite une succession de passages en forêt très agréables. Je suis au mieux à ce moment de la course alors j’avance et j’attends Brig’ de temps en temps qui n’est jamais loin derrière. Arrive alors le premier ravitaillement au bout de 7 ou 8kms. Bon, là, c’est presque comme ne trail sauf qu’on a des skis aux pieds. Du coup, c’est plus compliqué pour approcher les tables et heureusement, des bénévoles se promènent avec des plateaux pour nous proposer quelques mets (saucisson, fromage…). J’attrape un verre de thé et une rondelle de saucisson. C’est pas que j’en ai vraiment besoin mais ça fait toujours du bien! Nous repartons tranquillement, nous avons parcourus environ 9.5km en 45 minutes, c’est une allure qui me convient.
La Combe des Cives aller/retour
Nous arrivons finalement dans cette fameuse Combe des Cives. Effectivement, le vent s’est levé mais pour le moment, nous l’avons dans le dos. Je sens que Brig’ n’est pas au mieux, je prends de plus en plus de distance et elle semble avoir les jambes coupées, elle avance moins vite et s’essouffle rapidement. Alors je prends le parti de profiter de la situation pour travailler ma glisse. Il y a devant moi 2 ou 3 skieurs qui avancent pas mal et qui ont aussi leurs binômes derrière eux. Je me lance donc en chasse pour les doubler dans les côtes. Puis je m’arrête pour attendre Brif’. Au final, je fais une séance de fractionné!
Tout le parcours aller dans la Combe va se passer ainsi. En arrivant sur le bout après environ 5km, le grésil fait son apparition mais nous l’avons aussi dans le dos pour le moment. J’arrive au Pré Poncet pour le 2nd ravito. Brig’ arrive derrière, elle ne me voit même pas. Heureusement, je la surveille et la suit quand elle repart. Je lui annonce que je suis là.
Nous voilà partis dans une belle montée dans les bois qui nous permet de nous abriter du vent et du grésil. La montée est assez longue alors je travaille, je double, je pousse un peu sur les bras pour m’arrêter au sommet. J’ai puisé un peu d’énergie mais je peux me permettre une petite pause pour boire un coup et manger une compote. Brig’ me rejoint quelques minutes plus tard et c’est reparti. Nous en finissons avec les pistes en sous bois et notre chemin se sépare du parcours de 42km. Le nôtre consiste à reprendre la Combe des Cives mais cette fois face au vent et au grésil !
Ma technique reste malgré tout la même : avancer, glisser le plus possible, attendre de temps en temps. Parfois, mes pensées se perdent un peu et bim! Un bâton planté entre les 2 skis me fait perdre l’équilibre, le nez dans la neige! Pas de bobo et Brig’ ne m’a pas vu donc tout va bien !!
La fin de course
Depuis plusieurs kilomètre, je fais le « yo-yo » avec les équipes qui nous précèdent : je les rattrape, les double puis je m’arrête, ils me dépassent, Brig’ arrive, je repars, je redouble … etc…
Mais alors qu’il nous reste 4 ou 5 kilomètres, je décide cette fois de rester avec mon binôme pour finir la course. Après tout, c’est bien le principe de l’Envolée Nordique que de partir à deux et d’arriver à deux! Par chance, la Combe des Cives se termine et nous rentrons à nouveau dans les bois à l’abri du vent. Le grésil aussi s’est arrêté, la fin de course semble être plus clémente.
Juste devant nous ,un duo féminin nous précède. Si celle de devant semble bien avancer, sa collègue marque le coup dans les côtes. Brig’ , elle, semble aller un peu mieux et nous finissons par dépasser le duo alors qu’il nous reste moins de 2 km. On virevolte dans les bois avant de récupérer le parcours du 42km qui sont sur la piste juste à côté de nous. Et enfin, voilà l’arrivée.
Nous franchissons l’arche en 2h17. Je ne sais pas si c’est bien ou pas, je verrai plus tard au classement que cela nous place 77° relai mixte sur 91 et 213° sur 259 au général.
Première course : première impression
Au delà du temps et du résultat, vu mes objectifs, c’était important pour moi de découvrir la course de ski de fond. Partir sur cette Envolée Nordique m’a permis d’apprendre en compagnie de quelqu’un avec plus d’expérience. Brig’ a su me conseiller avant la course et au départ, mon inquiétude la plus grande. Elle m’a vu skier et m’a renseigner sur quelques techniques à améliorer pour les prochaines. Pour le reste, j’ai pris énormément de plaisir! Une course du coup parfaitement gérée, avec de bonnes jambes et une bonne glisse. Hormis le vent et le grésil en milieu de parcours, tout était parfait! Même la petite bouteille de sirop de sapin distribuée aux finishers est excellente!
J’ai donc passé un très bon moment, j’ai appris ce que c’était que la course de ski de fond et je suis maintenant un peu mieux préparé pour le défi qui m’attend le 10 février prochain : 68km sur la Transjurassienne entre Lamoura et Mouthe!