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La Promenade du Bûcheron

Avant l’ULTRA 01XT, il me restait une dernière grande course de préparation : La Promenade du Bûcheron et ses 70km / 2600m D+. Dans la lignée du Trail des Reculées et du Trail des Lacs, un seul objectif : du temps de course, des kilomètres, du dénivelé et … du plaisir ! C’est aussi l’occasion de découvrir une partie du massif jurassien que je connais moins, le Bugey et le Valromey.

A la découverte du Bugey

La Promenade du Bûcheron se passe principalement autour d’Hauteville-Lompnès, à 1h de route de la maison. Le départ de la course étant prévu à 5h30 du matin, nous avons décidé d’y venir à l’avance pour être déjà sur place et gagner un temps précieux de sommeil ! Nous avons réservé une « cabane » dans le camping des 12 cols à Hauteville. D’ailleurs, si vous êtes de passage dans la région, je vous le recommande : très propre, bien agencé, fleuri… il a tout pour plaire et concernant la course, il se trouve juste à côté du centre H3S, lieu d’arrivée de la course.

   

Nous avons donc profité de notre journée de temps libre avant la course pour faire un peu de tourisme en famille. Le matin, nous sommes allés jeter un coup d’œil aux cascades de Charabotte au fond de la reculée de l’Albarine. Malheureusement, il n’y avait pas beaucoup d’eau et la cascade semblait moins majestueuse que sur les photos!

Alors nous avons changé de cap pour prendre un peu de hauteur au Belvédère de Planachat à 1234m d’où il nous est permis de contempler le massif du Grand Colombier et plus loin, les Alpes. Le coin est aussi un paradis pour les VTTistes car un abrite un chouette BikePark !

   

Pour l’après-midi, retour en plaine pour découvrir le Marais de Vaux (Plan d’eau des Lésines). C’est un plan d’eau fréquenté par les pêcheurs où la balade y est sympathique pour découvrir la flore des marécages par un passage sur des planches très sympa à faire une famille. Les rives du marais sont aussi occupés par des étalons Tarpans, ces petits chevaux considérés comme étant à l’origine des autres races de chevaux.

     

Et puis c’est retour à la cabane pour attendre mon acolyte de course, Franck, et sa famille pour un petit apéro avant une courte nuit !

Les bûcherons en promenade

Ce n’est pas équipés de haches ou de tronçonneuses que nous nous levons à 4h du matin pour prendre la direction du départ de la course, mais plutôt avec sacs à dos et bâtons! Nous choisissons de ne pas prendre la navette prévue par l’organisation (car le départ est à 30mn de route) mais de nous rendre à Chavornay avec la voiture de Franck, encore quelques minutes de sommeil de gagnées!! Il fait encore nuit noire et le temps semble brumeux. Mais une fois sur place, la température semble plutôt clémente et déjà, le ciel s’éclaircit. Nous prévoyons tout de même les frontales.

Peu de concurrents au départ : moins de 70 sur le parcours intégral et quelques relais. C’est assez intimiste et d’ailleurs, au vue des beautés du parcours, je suis étonné que cette épreuve n’attire pas plus de monde… Il y a presque plus de bénévoles et d’accompagnants que de coureurs! En tout cas, même si à notre arrivée le thermos de café était vide, nous avons le droit à un ravito d’avant-course! 5h15, c’est le briefing et 5h30, le départ est donné.

Nous partons bons derniers, sachant que presque immédiatement, le tracé va s’élever et que nous aurons tout loisir de doubler sur les premiers kms. Tranquillement, nous prenons notre rythme et nous nous intégrons dans le peloton. Comme prévu, les premières pentes arrivent vite. J’aborde la première côte tranquillement en restant sagement derrière la file de coureurs (marcheurs). Puis après 10-15 minutes de grimpette, nous apercevons celle qui doit être la seule féminine de l’épreuve. Je décide de la rattraper, j’accélère un peu le pas laissant Franck derrière et entame avec elle une petite discussion, comme ça se fait sur toute les courses en fait… Je la double et poursuit mon ascension. Je récupère quelques coureurs qui ont une bonne foulée alors je les prends pour objectif et finit même par les doubler pour atteindre le premier sommet, au niveau de l’auberge du Grand Colombier. Là, j’attends Franck, j’en profite pour enlever la frontale que je n’ai presque pas utilisé puisqu’il fait jour. Il n’est pas bien loin derrière alors nous reprenons la route ensemble.

Petite descente pour rattraper la route qui mène au col « cycliste » puis nous retournons dans les chemins pour arriver au vrai sommet à 1534m d’altitude. Nous y arrivons après 9.8km et 1100m D+ en moins de 2h. Le temps est vites passé! Nous profitons de l’instant pour prendre quelques photos, admirer la vue sur le Rhône et le lac du Bourget. La brume au loin ne nous permet pas de distinguer le massif alpin.

Puis nous suivons la crête pour rejoindre le col du Grand Colombier où a lieu le premier pointage :

Le chemin se poursuit toujours sur la crête en passant par la croix du Grand Colombier. Le sentier est vallonné avec de superbes vues avant de prendre un profil plutôt descendant où là encore, je distance Franck. J’en profite pour reprendre 4 ou 5 coureurs avant d’arriver au premier ravitaillement perdu dans la campagne au milieu des champs de jonquilles au 17° km en 3h11. Je me restaure, discute avec les bénévoles et les coureurs présents (2 coureurs du team Crapast) en attendant Franck qui arrive peu de temps après.

Une fois les forces reprises, nous reprenons route sur un long chemin blanc entre champs et bois où nous en profitons pour relancer un peu. Un par un, nous reprenons les coureurs qui sont partis devant nous du ravito, en descente comme en montée et ce pendant environ 10km. Puis c’est la descente vers les Plans d’Hotonnes sur 2km et juste avant d’arriver, nous dépassons les 2 « crapast ». C’est ici le départ du 42km qui sont partis peu de temps avant notre passage. Nous savons donc exactement quelle distance il nous reste à parcourir. Là encore, nous prenons le temps de nous restaurer mais nous repartons assez vite devant ceux que nous venons de dépasser.

Puis c’est une belle montée qui nous attend derrière. Rien de très compliqué mais je crois que c’était notre période « coup de barre »! Pour faire passer le temps plus vite, Franck me raconte ses histoires de service militaire… ça marche un peu, les kilomètres défilent sous les baskets jusqu’à ce que nous nous faisions littéralement déposer par un coureur (dossard 1) qui ne fait presque que marcher depuis le départ… Sur le haut, nous croisons quelques promeneurs au milieu d’un champs de jonquilles et nous faisons une petite pause photo.

Ce qui me frappe sur cette course, c’est le nombre de bénévoles présents sur le parcours, nous retrouvons des signaleurs sur les hauteurs au milieu de nulle part, arrivés en 4×4, parfois en se faisant cuire les chipos au barbecue!! C’est vraiment sympa de les croiser là car ils ont tous un petit mot gentil pour nous. Nous passons ensuite le 35° km au Crêt du Nu (que je n’ai personnellement pas vu passer) pour redescendre vers un nouveau ravito au 41° km. Nous y sommes en 6h30. Là, c’est le moment pour moi de me changer et de remettre du sec. Il fait chaud et je cours avec une double couche depuis le matin. Après quelques minutes d’arrêt, nous repartons alors que les « crapast » arrivent tout juste. C’est la dernière fois que nous les verrons. Par contre, le « dossard 1 » que nous avions rattrapé est reparti devant.

On nous annonce 9km pour rejoindre le prochain ravitaillement et le parcours est plutôt descendant, ça devrait rouler. Et effectivement, nous maintenons là une bonne allure. De temps en temps, quelques petites montées nous rappellent à l’ordre mais sans grande conséquence. Un coureur qui était reparti à peu près en même temps que nous du ravito nous annonce que nous avons été épargnés d’une grosse montée car le rallye auto « Ain-Jura » occupe les lieux. C’est à 3 que nous arrivons finalement à Brénod au 50° km après 7h50 de route. Nous y récupérons le « dossard 1 ». L’autre coureur nous dit que les 15 prochains km sont terribles. Bon, vu le tracé du parcours, il y a bien quelques côtes mais rien à voir avec le Grand Colombier et je ne m’inquiètes pas.

Nous repartons à 4 cette fois, ça permet d’entamer un peu les discussions et faire passer le temps plus vite. Mais assez vite « dossard 1 » profite des 1ères montées pour s’éloigner et le 4° larron qui n’a plus qu’un bâton perd du terrain. Nous revoilà à 2 dans les côtes. Personnellement, j’ai le jus nécessaire pour bien avancer avec mes bâtons. je sens Franck un peu plus fébrile dans cette situation mais il s’accroche. Après 4km, à nouveau un petit ravitaillement avant d’entamer les plus grosses pentes. Je pensais faire l’impasse dessus mais finalement, ça fait du bien tout de même! Et puis le chemin se poursuit une une crête au sommet, au milieu des bois. Là, c’est Franck qui relance mieux que moi et j’accroche derrière lui. En fait, jusqu’au dernier ravitaillement de la Praille, nous alternons les positions : lui devant sur les parties roulantes et moi dans les parties accidentées. Une bonne équipe quoi !

Enfin voilà la Praille au 60° km que nous atteignons en 9h46. Je remplis les flasques, mange un peu de banane et nous repartons assez vite. Là, Franck me dit que dans la dernière descente, je ne dois pas l’attendre. Je lui réponds que je suis ballonné et là…. une grosse envie de vomir me prend ! Pendant 2 minutes, tous les 10m je m’arrête et finalement, c’est la banane qui n’a pas dû passer car une fois ressortie, ces maux cessent immédiatement et je repars comme si de rien n’était. Alors je peux rependre la tête sur le chemin de crête qui suit sur plusieurs kilomètres. Puis c’est une descente abrupte qui suit et je prends inévitablement de l’avance. Mais au premier croisement de route, je préfère attendre Franck qui n’est que quelques dizaines de mètres derrière.

Nous recollons et repartons ensemble. Encore une fois, lorsque ça descend, je suis devant et au plat, Franck recolle sans problème. Vers le bas, alors qu’il nous reste 3km, nous dépassons une concurrente du 42km attardée. Le parcours est maintenant plat et Franck est à son aise. Moi, moins mais je m’accroche. Il nous reste un objectif : arriver en moins de 11h et il nous reste un peu plus de 10 minutes pour boucler les 2km qu’il nous reste…

Nous doublons encore une concurrente attardée avant le dernier km puis c’est l’arrivée. Je vois Laetitia et Lenny au loin, je leur fait signe. Nous nous arrêtons pour la pause photo. Un petit coup d’œil au chrono : 10h59 ! Les secondes défilent alors on repart pour finalement passer la ligne en 10h59 et 36 secondes !!! Ce sont 68.5km et 2650m D+ avalés en moins de 11h pour finir 49° sur … 59 arrivants!

La promenade du bûcheron est vraiment une chouette course et je m’étonne encore qu’il n’y ait pas plus d’inscrits. Le parcours est peut-être un peu trop roulant à mon goût mais les paysages traversés sont vraiment chouettes, les bénévoles très sympas. Il y a une belle ambiance et je vous la recommande. D’autant que depuis cette année, elle fait partie intégrante du challenge Trail Jura Tour, ça donne un attrait supplémentaire.

Avec Franck, nous avons passé 11h de plaisir, avec le beau temps. A deux, nous nous sommes soutenus et encouragés. De temps en temps, nous n’avions pas le même rythme alors nous nous séparions mais très vite, nous nous retrouvions. C’est à refaire et pourquoi pas lors de l’Ultra 01 XT le mois prochain?

J’y ai également fait connaissance avec un autre coureur, ami d’ami UTTJiste, à qui nous devons maintenant une bière! Mais comme il revient aussi le mois prochain, ça pourra se réparer!

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