Mon périple jurassien continue. Au travers de mes courses 2014, je vous ai fait découvrir quelques villages du massif jurassien, mais il y a encore tant de jolis coins à explorer! Cette fois, c’est au détour d’un week-end en amoureux que j’ai pu en savoir un peu plus sur la Vie Neuve.
La Vie Neuve est un hameau des Molunes, une petite commune de moins de 150 habitants perchée dans les Hautes Combes, ces hauts plateaux à une altitude d’environ 1100m et qui constituent les derniers plis du massif avant la haute chaine des Monts Jura. Vous êtes là dans un territoire relativement sauvage : pas de grandes agglomérations, juste des petits villages et de nombreuses fermes disséminées ça et là au fur et à mesure des besoins d’exploitation de la forêt au cours des siècles derniers.
Pour l’histoire (que je tiens de notre guide d’un soir, Lucas Humbert), ces fermes étaient construites afin d’héberger les ouvriers forestiers pour être au plus près du lieu de travail. Au fur et à mesure que l’exploitation progressait, on construisait une habitation, c’est pourquoi nous n’y retrouvons que très peu de villages mais beaucoup d’habitations éloignées les unes des autres. Ces constructions sont typiques de la région et surtout adaptées au climat rude que les combes peuvent présenter. En effet, les plis jurassiens étant principalement orientés sud-ouest / nord-est, c’est aussi dans cette ligne que les fermes ont été construites. Le vent, le plus souvent provenant du sud-ouest, c’est le pignon qu’on vient y exposer, les façades se trouvant alors plutôt vers le sud-est. L’habitat est donc principalement constitué de grands bâtiments de pierre, monobloc, abritant espace de vie, étable du côté le plus froid, le tout parfaitement isolé par le foin situé dans la grange à l’étage. Le mur face aux vents dominants est recouvert de petites tablettes d’épicéa appelés tavaillons permettant de protéger aussi bien du froid que de l’humidité. Ces pignons débordent de part et d’autre de la ferme pour protéger la façade des vents. Autre particularité, on retrouve très souvent de petites « cabanes » à côté de ces maisons appelés « Greniers forts« . Elles servaient à y entreposer objets de valeurs et denrées afin de ne pas les exposer aux fréquents incendies qui pouvaient se déclencher dans les étages remplis de fourrage.
Je pourrais vous parler encore longtemps de ces habitations typiques des hautes combes jurassiennes mais vous trouverez sans doute d’autres sites plus spécialisés pour en savoir plus.
Ce grand coin de nature, entre vallons, plateaux et sommets, est propice aux activités « natures » aussi bien l’hiver que l’été. Lorsque la neige est présente, c’est un lieu parfaitement adapté à la pratique des activités nordiques : ski de fond, raquettes, chiens de traineaux, … L’été, y randonner vous permettra de découvrir des vues magnifiques sur les Monts Jura et même les Alpes.
Mais ce que je voulais vous présenter ici, c’est notre lieu de séjour lors de notre week-end de la Saint Valentin : le gîte de La Vie Neuve. Situé à 1265m d’altitude, le gîte occupe l’une de ces fermes typiques que je vous ai décrit plus haut. C’était aussi l’ancienne Mairie-Ecole depuis 1863. Ca n’est qu’en 1995 qu’Adrien Millet reconvertit le bâtiment public en gîte, la nouvelle mairie étant déplacée de quelques mètres seulement. Notre hôte, Jeff, a repris la maison en 2012.
Je dois dire qu’avant même y avoir mis les pieds, les contacts téléphoniques que j’ai pu avoir avec Jeff ont été très cordiaux. Et une fois sur place, ça ne change pas, il sait mettre à l’aise. Une fois la voiture garée, en poussant la porte, on se sent un peu comme à la maison : les 2 gros chiens font carpette dans le petit salon, la porte de la cuisine reste ouverte et on peut alors y voir la préparation des succulents plats qui nous attendent. Il y a là aussi une salle de restaurant aux proportions raisonnables (une 50aine de couverts). Jeff arrive et nous conduit à notre chambre. Les dortoirs vont de 2 à 8 lits, elles sont très simples, pas de chichi, peu de décoration mais largement suffisantes pour y passer la nuit. Nous étions dans la chambre de 2, avec 2 lits simples, une armoire et un lavabo. Par la fenêtre, nous avons vu sur la combe enneigée. Côté sanitaires, ça se passe dans les communs, sur le palier.
Côté repas, après notre balade en raquettes organisée par le gîte les mercredis et samedis soir en compagnie de Lucas, nous avons eu enfin le droit de déguster les plats aux bonnes odeurs qui se dégagent des cuisines. Au menu : salade d’endives, morbiflette et crumble. Si le repas n’est pas très élaboré (mais ce n’est pas non plus un restaurant gastronomique), aucune faute de goût, nous avons adoré! Mais vous pouvez aussi vous laisser tenter par une fondue si ça vous tente! Pour les boissons, la maison a quelques bouteilles, demandez conseil au patron, il se fera un plaisir de vous renseigner.
Pour vos activités nature, le gîte dispose d’un peu de matériel qu’il peut vous louer : skis de fond, raquettes… Jeff est là aussi pour vous renseigner sur les informations locales, le tourisme, les bons plans. Il s’est par exemple occupé de me trouver un musher pour une balade en chiens de traineau.
Je vous laisse en savoir plus sur le site internet ou la page Facebook mais ce que je peux vous dire, c’est que si vous avez envie d’un peu de dépaysement, dans une ambiance calme, détendue, loin des tumultes de la ville mais « comme à la maison », c’est à la Vie Neuve qu’il faut aller!
Pour moi, c’est un vrai bon plan, surtout que côté tarif, la nuit en demi-pension ne vous reviendra qu’à 45€ par adulte !