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Transju’Trail – La Course Mystère

Il y a près d’un an, lorsque la Transju’Trail annonçait pour son 10° anniversaire sa « Course Mystère« , j’ai été immédiatement intrigué et intéressé. La Transju’Trail, je la pratique depuis quelques années, je la connais bien. Déjà finisher du 36km et du 72km par 2 fois,c’est naturellement vers cette nouvelle formule que je me suis tourné.

La Course Mystère : le concept

Son nom parle pour elle : cette nouvelle course se veut « mystérieuse » alors pour l’inscription et jusqu’au jour de la course, nous ne disposons que de très peu d’informations :

  • la distance : environ 55km
  • autonomie : 1 seul point d’eau sur le parcours

Pour le reste, rien ne filtre. Nous avons bien quelques amis impliqués dans l’organisation qui nous disent préparer le tracé mais nous n’en saurons pas plus. Celui-ci ne nous sera communiqué que dans le bus qui nous emmènera vers le lieu de départ. Pas d’info sur le dénivelé non plus. C’est donc une petite bande de privilégiés, 100 participants, qui auront tout loisir de découvrir l’aventure le jour J.

 

La Course Mystère : un retour aux sources

Outre le fait de ne rien savoir, ce qui m’a plus dans l’épreuve, c’est le côté « retour aux sources » du trail. Partir à l’aventure, sans savoir où nous allons, dans les conditions les plus minimales, notamment au niveau de l’autonomie, découvrir à mesure le parcours, ne rien préparer à l’avance, bref, vivre l’instant.

Les organisateurs ont voulu cette course la plus simpliste possible : le retrait des dossards se fait sur un coin de table, une simple signature pour attester qu’on est en possession du matériel obligatoire (minimaliste lui aussi : 1L d’eau, à manger, un vêtement pour le froid et la pluie, un téléphone portable). Comme pour les autres épreuves de la Transju’Trail, il y a un suivi live. Dans notre cas, un pointage de départ et un à l’arrivée. Entre les 2, rien! Et sur le parcours, aucune installation, aucun chapiteau, pas d’arche de départ et pour le point d’eau, une simple table avec un fût d’eau posé dessus. En gros, ça ressemble fortement à une sortie OFF un peu organisée tout de même.

 

Ma course

Nous avions donc rendez-vous à Morez pour le retrait des dossard et le départ du bus. Ce rendez-vous nous fait dire que ce sera aussi là que nous arriverons : les voitures sont sur place et c’est là qu’on lieu les festivités de la Transju le samedi. Le dimanche, ce sera aux Rousses. J’arrive un peu en retard et du coup, le retrait des dossards se passe très vite pour moi, pas besoin de faire la queue. Je récupère même mon tshirt que Coco me donne avant mon dossard! Là, je découvre mes collègues d’un jour : Patrice que je n’ai pas vu depuis pas mal de temps, Sam et Ivan, Elisabeth et Claude, Anthony, Aurélien

Rapidement on nous indique que nous devons monter dans les bus. Je m’installe à côté d’Ivan, annoncé favori de l’épreuve. Nous voilà parti pour Giron, car oui, c’est dans la forêt de Chamfromier qu’aura lieu le départ. Nous avons donc tout le temps de découvrir un peu ce tracé : départ donc du côté de Giron pour une première difficulté : le Crêt de Chalam. Puis nous filerons en direction de Lajoux, le crêt de la Vigoureuse vers Lamoura, la Combe du Lac, le Boulu, la Sambine, Prémanon et à partir de là, le parcours en sens opposé du tracé normal pour rejoindre Morez. Le parcours semble assez roulant hormis quelques côtés, il faudra donc courir.

Après 1h45 de bus et quelques péripéties (erreur d’aiguillage), nous voilà enfin sur le lieu de départ. Là, on commence par un ravito! Café, eau, fruits secs… Il faut prendre quelques forces avant de partir. Puis nous nous regroupons devant la ligne de départ : un simple trait sur la route! Toujours le côté artisanal de cette course, sans prise de tête.

Nous commençons par une longue montée raisonnable d’abord sur la route puis sur un chemin large. Je me trouve rapidement aux côtés de Patrice, nous en profitons pour prendre des nouvelles l’un de l’autre. La pente pas trop raide nous permet de courir tout le long. Jusque là, tout va plutôt bien, j’ai de bonnes sensations, je sens que la journée devrait bien se passer. Et puis nous arrivons au pied du Crêt de Chalam et nous arrêtons donc de courir.

La montée se passe bien, sur un rythme assez soutenu. J’ai la possibilité de bien relancer dès que c’est à peu près plat. Il y a 2 semaines, j’avais déjà emprunté le chemin lors de notre sortie avec les Lacets du Lizon mais dans l’autre sens. J’avais donc déjà pu repérer les endroits plutôt humides sur le chemin, ce qui me permet de les anticiper aujourd’hui. Au bout du sentier, un gars avec une GoPro commente : « Nous voilà au sommet du Chalam« . Sauf qu’on y était pas encore, il a vite déchanté lorsqu’on lui à montré les escaliers juste derrière! Donc un volée de marches plus tard, nous voilà véritablement au sommet.

   

Nous descendons donc par le côté le plus technique. Patrice est parti devant alors j’envoie pour le rattraper. Ce que je ferai assez rapidement. On y va tout de même forts et sur le bas, nous passons un groupe de coureur, un sur la gauche et l’autre sur la droite dans des conditions à peine limites… Mais nous sommes en bas! Reste plus qu’à rejoindre la Borne aux Lions. Là, je sens que l’enchaînement montée+descente m’a demandé de puiser déjà dans les réserves. Je décide donc de ralentir et de laisser Patrice s’échapper.

La suite du parcours, c’est le contournement du Crêt au Merle suivi d’un sentier en balcon au-dessus de la vallée de la Valserine. Je me retrouve intercalé entre des coureurs, pendant longtemps, je me retrouve avec personne devant, personne derrière. De temps en temps, un coureur me double où j’en rattrape un. C’est très roulant alors je cours beaucoup. En fait, c’est peut-être la première fois que je cours autant sur un trail ! Nous sommes beaucoup dans les bois, sans vue sur le paysage et c’est bien dommage. Du coup, je m’ennuie un peu et je n’ai pas trouvé cette partie intéressante. A la sortie d’un bois, un petit groupe de spectateurs connus. C’est bon de voir les amis. Je discute 2 minutes et je repars avec le coureur suivant, un gars de l’Aube. Il va bien en descente et sur le plat mais beaucoup moins bien en côte. Alors on joue au yoyo et on discute un peu, le temps passe plus vite.

Nous avons passé les 25km, l’odeur du ravito se fait sentir. Alors on se prend à imaginer ce qu’on y fera. On hésite entre repos, changement de vêtement, repartir vite car la forme est bonne… Mais c’est à ce moment précis que la pluie orageuse commence à tomber et ça se poursuit en véritable averse !!! Nous pressons le pas pour rejoindre le fameux point d’eau. J’y arrive le premier et là, je découvre une simple table avec un baril d’eau ! Aucun abri !!!

Pas question donc de me changer ici, je sors juste la veste de pluie, je remplis les gourdes (1.5L sont passés sur cette première moitié) et je repars en marchant, sous la pluie donc… Le chemin se poursuit en direction de la Combe à la Chèvre et du Crêt Pela. Nous bifurquerons avant pour rejoindre le crêt de la Vigoureuse. J’ai alors des souvenirs de cette côte mais sur la neige, lors d’une Rubatée Blanche. L’endroit est superbe, c’est à mon avis le passage le plus intéressant du parcours. Une succession de crêts et de vallons pour passer d’une combe à l’autre. 

La pluie a cessé depuis un moment et les éclaircies sont de retour. Du côté des Auvernes, je quitte donc la veste et j’en profite pour changer de tshirt pour remettre du sec. Là, un coureur me rejoint et nous continuerons un moment ensemble. Il me dit être un lecteur de mon blog, je suis flatté. Ça me fait toujours bizarre car je ne me rends pas compte de combien vous pouvez être à me suivre, alors ça fait plaisir de vous croiser sur les courses! Merci à vous. (S’il se reconnaît, l’ami barbu, qu’il se manifeste !!)

Côté forme, je ne suis plus trop là. Alors que j’ai fait attention à bien m’hydrater et à m’alimenter régulièrement, en alternant salé et sucré, je sens qu’à nouveau, l’estomac se bloque et j’ai quelques remontées dans les portions descendantes. J’ai aussi les mollets durs comme du béton, sans doute à cause du début de parcours qui m’a obligé à beaucoup courir. Il y avait aussi une barrière horaire très serrée à Lajoux où il fallait faire presque du 7km/h pour l’attendre dans les temps. Tout ça mélangé fait qu’à partir de maintenant, je sens que la fin de course va être compliqué. Si la découverte d’un parcours roulant aurait pu réduire un peu mes prédictions horaires, je crois que finalement, les 8-9h prévues seront nécessaires.

Nous passons sous la route au Boulu. J’y entame la portion la plus pénible : mis à part quelques traces en fôret assez sympa, nous débouchons sur la Combe Sambine sur un chemin presque rectiligne, le plus souvent à découvert sur 3 ou 4 km pour rejoindre Prémanon. C’est long, très long. D’autant que je suis seul, personne ni devant, ni derrière. Je tente de relancer de temps en temps mais j’en ai marre, je suis pressé de m’arrêter un peu alors je force le pas jusqu’à Prémanon.

J’y arrive enfin, a peu près 2 minutes avant l’horaire annoncé pour la barrière (même si celle-ci a été repoussée). Enfin, je peux poser mes fesses, ça fait plus de 6h que je suis en mouvement, sans m’être assis une seule fois. J’en ai vraiment besoin. Il faut aussi que je tente de manger un peu, je m’essaie au saucisson en stick que j’avais emporté. Je ne le finirai pas. C’est qu’arrive l’ami Anthony. Il n’a pas l’air beaucoup mieux que moi, je décide donc d’attendre qu’il remplisse sa gourde (car il y avait finalement un second point d’eau) pour repartir avec lui, à 2, nous serons sans doute plus forts!

La suite du parcours est bien connue puisque c’est le tracé des autres épreuves en sens inverse. Je sais donc très bien quelles sont les dernières difficultés qui nous attendent. Nous repartons de Prémanon plutôt regonflés et nous pouvons relancer sur le plat et les descentes. Nous descendons donc jusqu’à la Bienne qui n’est encore qu’un ruisseau à cet endroit puis nous remontons la Berthole pour passer « A l’Enfer« . Au sommet, nous prenons le chemin puis la route qui nous emmène du côté du Bechet

Les temps sont un peu durs à ce niveau de la course, on sent bien que le rythme est moins élevé qu’en début de course. L’estomac recommence à faire des siennes, j’ai du mal en descente. De temps en temps, je guide Anthony, à d’autres moment, je m’accroche pour le suivre. Notre duo fonctionne plutôt bien finalement. Nous arrivons enfin au Rocher du Béchet. Nous savons que le dénivelé positif est quasi-terminé. Il nous reste une portion vallonnée avant la grande descente à Morez.

On entend le bruit de la ville et les speakers qui donnent de la voie. Nous pouvons encore courir un peu, ça sent l’écurie !!! La descente se passe pas trop mal au vu de la forme, nous voilà enfin à Morez. Plus que quelques hectomètres puis Anthony et moi passons la ligne en même temps, nous sommes 61° après 8h42 de course. Nous sommes exténués et le premier banc sera notre objectif ! Là, Sabine, Sylvie, David sont présents, ça fait du bien de revoir à nouveau des têtes connues.

La suite, c’est la mini-interview de l’ami Seb Jouanneau, un petit bonjour à son compère Franck Gilard, le tour des popotes sur les stands du village exposants (Running Conseil, Julbo, …) et bien sûr je me rends au stand du CDT pour le Trail Jura Tour où je retrouve Cyril, Jany et Ivan qui lui, vient de remporter la course (comme prévu!). Je tente de reprendre un peu de forces en échangeant quelques mots avec les connaissances de passage (les Paredes, Moux, …).

 

Bilan de la Course Mystère

Le format original, c’est ce qui m’a plu et dans l’ensemble, je n’ai pas été déçu! Le côté aventure, artisanat, simplicité, tout ça était parfait, j’ai adoré! Côté parcours, nous nous serions attendus à autre chose avec plus d’inattendu que les chemins empruntés. Elle aurait pu être encore plus intéressante si le parcours avait été beaucoup moins balisé, avec des notions d’orientation. J’ai rencontré quelques passages peu intéressants et parfois longs. Je pense qu’il y avait d’autres endroits à explorer pour cette épreuve si atypique. D’autant plus que ce tracé, roulant, a rendu la course encore plus difficile car nous grillons vite les cartouches en début de course, ce qui rend le tout difficile sur la fin. Aussi, les barrières horaires étaient vraiment serrées mais l’organisation s’est adaptée. Au final, 77 concurrents ont tout de même passé la ligne.

Mais je ne saurai faire autrement que vous conseillez ce type d’épreuve qui à mon avis, rend la participation à une course plus intéressante, plus attractive. En tout cas, j’ai vraiment apprécié !

 

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