Changement de terrain, changement de rythme… Ce samedi, c’était le 1er défi inter-entreprises organisé par l’association AEPV – Acteurs Economiques de la Plastic Vallée. En gros, il s’agit d’un relais par équipe de 4, entre collègues de travail : chacun fait son relais de 5km puis le dernier se fait ensemble, en équipe. C’est une très bonne initiative permettant d’une part de fédérer les salariés des entreprises en créant une émulation entre collègues et d’autres part de rencontrer en dehors des relations commerciales les autres entreprises du bassin. On sort du contexte des relations de travail pour un moment festif et sportif.
Il y a 2 mois, lorsque ma patronne me passe le flyer de l’épreuve (elle ne m’a pas choisi par hasard, elle connaît mon goût pour la course à pied), elle pensait que ça resterait sans suite. Mais de mon côté, j’en parle aux collègues et rapidement, la mayonnaise prend. Dans une structure de 23 personnes comme la nôtre, ce n’est pourtant pas évident de trouver des volontaires pour aller courir un samedi. De plus, dans l’effectif, on a pas mal de non-sportifs, pas mal de supporters de rugby (normal en tant que sponsor de l’US Oyonnax qui remonte en Top 14 cette année), des gens blessés, un karatéka, … Mais on y est arrivé!
Alors durant 2 mois, ça a pas mal chambré sur qui allait faire son 5km plus vite que les autres! Mais au final, il s’agit bien d’une équipe et de courir les uns avec les autres. Certains ont même été spécialement s’entraîner pour la course (pas trop non plus…) et ont acheté des baskets pour l’occasion, il a même fallu aller chez le docteur pour avoir un certificat médical. Bref, fin avril, l’équipe était montée et l’inscription était faite, financée par la Direction. Reste plus qu’à nous habiller aux couleurs de la boîte. Pour ça, j’ai pu compter sur mon patron et en moins d’une semaine, nous avions de très jolis maillots pour la course pour chacun des membres de l’équipe LANDOIN Emballages.
Samedi 13 mai, 14h : On se retrouve au bord du lac de Nantua, théâtre de ce défi inter-entreprises, pour aller chercher nos dossards. Comme c’est ma 3° boîte sur Oyonnax, ça me donne l’occasion de retrouver d’anciens collègues qui ont monté aussi une équipe. Et puis il y a quelques coureurs que je connais sur les trails qui bossent aussi dans le coin et qui courent aujourd’hui aussi. D’ailleurs, à la vue de certains noms parmi les 69 équipes engagés (soit 276 personnes qui vont courir!), on se dit que le niveau pourrait être assez relevé. Quoi qu’il en soit, notre stratégie est prête, nous avons depuis longtemps défini l’ordre de passage.
A 15h, c’est le grand départ. Chez nous, c’est Fabrice qui s’élance. Il ne fait d’habitude pas de sport, il s’est entraîné 2 fois pour l’occasion mais il lui arrive de temps en temps d’aller faire un petit footing. Il ne s’énerve pas trop mais sur un bon rythme, in boucle ses 5km en 25’59 », ce qui nous place à la 24° place.
Le 2° relais est assuré par Jean-Jérôme, le karatéka. Pas vraiment le look d’un coureur avec sont short long mais il a un esprit de compétition assez aiguisé. Il part à toute vitesse avec comme seul objectif de doubler tout ce qu’il peut !!! Et ça fonctionne car en parcourant les 5km en 24’24 », il remonte l’équipe à la 11° position!
C’est au tour de Marc de partir. Marc est un coureur aguerri, il a déjà des semi et des marathons à son actif. Sauf qu’il s’est récemment fait opéré du genou et il a repris le sport il n’y a que 2 mois. Il ne devra donc pas trop forcer. C’est en 25’06 » qu’il termine son relais avant de me taper dans la main. Il aura seulement perdu 3 places, nous sommes 15°.
C’est à mon tour. Juste derrière moi, je sais que c’est un ancien collègue qui part et surtout, je sais que sur route, il est meilleur que moi ! Alors je démarre fort : d’abord à plus de 22km/h sur les premiers mètres, je me fixe à 17 pendant près d’une minute avant de me rendre compte que je ne tiendrais jamais le rythme. J’avais prévu de courir à 15km/h pour tenter de passer sous les 20′ de course et je ralentis donc un peu. Je double quelques coureurs sans savoir s’ils sont sur le même relais que moi ou s’ils ont un tour de retard.
Je maintiens l’allure car je sais que l’ancien collègue n’est pas loin derrière, j’ai l’impression qu’il revient doucement mais je n’ose pas me retourner. A la mi-parcours, nous faisons demi-tour, je peux donc m’apercevoir qu’il est effectivement assez proche. Alors je serre les dents sur le retour et je me force à accélérer un peu sur les 500 derniers mètres. Je termine quelques 30 secondes devant lui en bouclant mon tour en 20’55 » et en ramenant l’équipe à la 12° place. Je n’ai pas réussi à passer sous les 20′, il me manque de l’entraînement spécifique pour ça et il faut dire que j’ai aussi un joli rhume depuis plusieurs jours.
Nous repartons donc à 4 pour le dernier tour, devant, encore, mes anciens collègues. J’ai d’abord du mal à récupérer, j’ai pas mal donné juste avant et repartir est compliqué. Je fais un peu le boulet sur 1km avant de reprendre du poil de la bête et retrouver du souffle. Jean-Jérôme mène la danse, il veut absolument rattraper l’équipe de devant. Mais son rythme est un peu fort, surtout pour les 2 autres qui tirent un peu la langue. Il faut dire qu’ils ont aussi eu le temps de se refroidir en attendant les autres. Comme course d’équipe, on fera mieux la prochaine fois car c’est assez éclaté que nous parcourons la première moitié.
Alors sur le retour, nous nous efforçons de nous grouper un peu plus, pour mettre un peu plus à l’abri ceux qui souffrent maintenant. A 1km de l’arrivée, nous savons qu’il nous sera impossible de doubler les précédents. Et puis derrière, le trou est fait, il n’y a plus personne. Nous doublons encore des coureurs seuls qui n’en n’ont pas fini avec leurs relais solos. Sous les encouragements nombreux des spectateurs, nous terminons ces 5km en équipe en 27’15 » en conservant notre 12° place. Au global, nous relais aura duré 2h03.
Je crois qu’avec notre équipe, nous pouvons être assez fiers car tout le monde a donné de sa personne, il y avait une bonne entente et la coordination n’était pas trop mauvaise. Le résultat est assez inespéré, nous ne pensions pas pouvoir nous placer dans le haut de classement. Mais ce qui est sûr, c’est que l’objectif voulu de cette course fonctionne car nous en sommes déjà à faire des plans pour l’année prochaine et à se dire qu’il serait bien qu’on s’entraîne quelques fois ensemble avant la course. Et puis les objectifs ne manqueront pas : Nous sommes proches du top 10 et niveau chrono, nous pourrions passer sous la barre des 2 heures.
En tout cas, c’était une expérience intéressante qui nous a permis de nous voir en dehors du cadre du travail. J’en profite pour remercier mes patrons pour leur participation qui nous a permis de profiter de cette course. Alors rendez-vous l’année prochaine et en attendant, retour dans les chemins pour mes premières amours, le trail !