Après une préparation remplie de belles courses et mon gros défi sur l’Ultra 01 XT, je me suis mis en « pause ». Ma saison n’est pas terminée, même si je peux estimer qu’elle est déjà réussie, alors c’est le temps de profiter un peu de l’été et de la famille. Après un séjour « plage/culture » en Italie, nous avions besoin d’un peu de déconnexion et nous sommes partis nous ressourcer en montagne pour passer une nuit au refuge du Mont Pourri.
Le Mont Pourri, à première vue, n’est pas un nom qui attire mais c’est en fait un magnifique sommet, le second plus haut de la Vanoise (après la Grande Casse) à 3779m. J’ai choisi le refuge du même nom notamment car il figure sur le guide des refuges familiaux du CAF de Savoie car oui, l’idée étant d’y monter avec les enfants, il ne s’agit pas de mettre en œuvre une expédition avec des heures de grimpettes qui les dégouteraient plus que les enchanteraient ! Non, là, c’est un refuge facile à atteindre : Depuis Bourg-Saint-Maurice, nous avons rejoint Les Arcs 1800 en voiture. De là, le télécabine du Transarc nous mène à 2500m d’altitude près de l’Aiguille Grive. Nous sommes donc déjà plus haut que le refuge lui-même qui est à 2374m. Il nous reste donc à suivre un sentier en passant par le Col de la Chal et en nous dirigeant vers le sud (c’est indiqué). En gros, un peu de montée au début (rien de méchant) et beaucoup de descente à la fin pour parcourir 4.5km, ce que nous avons fait en approximativement 1h30.
Surtout, le chemin est très sympa, offrant de jolies vues, jonchées par quelques belles fleurs de montagne et très vite, nous avons aperçu notre première marmotte! En fait, c’est un coin à priori prisé par ces petites bêtes, nous avons du en croiser 5 ou 6, juste au bord du chemin. Autant vous dire que quand vous avez des enfants ronchons, ça aide à les motiver!
Seul point noir du trajet, nous avons dû essuyer une pluie d’orage qui nous a obligé à presser le pas, et ce n’est pas simple avec un petit gars de 6 ans qui nous a découvert une gastro dans la voiture le matin !!! (évidemment, Lenny malade, ça ne nous a pas fait passer que des bons moments mais je ne vous en parlerai pas là… vaut mieux que j’évite les détails!). Heureusement, la pluie a cessé 10-15 minutes avant notre arrivée au refuge et nous avons donc pu admirer la « gouille aux tétards » et le « lac sans tétard » dans lequel nous avons vu … des tétards !!
Bref, nous y voilà vers 17h. Tout le monde est bien content d’arriver et de mettre à sécher les vestes de pluie. Le refuge de 50 places est apparemment très fréquenté, il est plein! Il est gardé l’été par Laurent et Sarah. Il est composé d’une entrée pour déposer les chaussures, une grande salle commune pour les repas et toute autre activité, une cuisine et 3 dortoirs. Après explication des règles, nous prenons nos quartiers.
De mon côté, un peu avant le repas servi à 19h, je pars faire une petite promenade pour explorer les alentours. Je décide de suivre un sentier à peine tracé le long d’un ruisseau au nord du refuge (sur la carte, le sentier mène vers les lieux appelés Commune d’en Bas et Commune d’en Haut). Le ruisseau permet alors de découvrir quelques espèces de plantes différentes de celles déjà rencontrées comme la linaigrette qui ressemble un peu à du coton. Et puis d’autres aussi ont besoin d’eau, ce sont les marmottes! Sur mon parcours, j’en découvre encore 6 ou 7 dont une toute petite au pelage gris qui se terre dans son trou et me surveille.
A 19h, je suis donc de retour pour le repas. Au menu : Potage, boeuf bourguignon/polenta, fromage (tomme notamment) et gâteau au chocolat. Nous sommes à table à côté d’un autre couple avec de jeunes enfants qui vient de Nantes. En discutant, nous nous trouvons des goûts communs pour la montagne et aussi la course à pied, le courant passe bien. Alors, voyant à l’extérieur la lumière faiblir, nous prenons ensemble le sentier qui mène vers l’ancien refuge Regaud pour tenter de profiter des belles couleurs du coucher du soleil. Comme nous avons un sommet à 2500m devant nous, nous ne verrons pas le soleil se coucher vraiment mais sur les faces ouest des autres crêtes et sur les nuages, les lumières sont sublimes!
Je propose alors de venir m’accompagner le lendemain matin de bonne heure pour tenter de voir le lever du soleil cette fois-ci. De retour au refuge, nous allons regagner les couchettes car l’extinction des feux est à 22h et la nuit va être courte. Mon réveil sonne à 5h15. Loane et moi nous levons, Laetitia et Lenny resteront couchés. Nos amis Nantais se lèvent également avec les 2 enfants. Après quelques cafouillages dans le refuge pour nous préparer dans le noir et en tentant de ne pas faire de bruit, nous nous mettons en marche. L’objectif est de reprendre à l’envers notre chemin de l’aller pour trouver le point le plus haut et profiter au mieux du spectacle. Seul, je serais sans doute aller plus loin, plus haut, en courant certainement. Mais nous sommes avec de jeunes enfants alors on fera su sport plus tard. Plus nous avançons et plus la lumière du jour augmente. Le problème, comme pour le coucher, c’est que les sommets avoisinants sont bien plus hauts que notre position et une fois de plus, nous ne pourrons pas voir le soleil poindre avec qu’il ne fasse déjà grand jour. Alors là encore, nous profitons les belles lumières, notamment sur les nuages qui couvrent le massif du Mont Blanc.
Nouveau retour au refuge pour le petit-déjeuner en famille et il est déjà temps de refaire les sacs pour le départ. Nous reprenons une nouvelle fois le même sentier. Cette fois, le soleil dépasse les sommets et nous permet d’avoir de belles lumières sur notre route. Après à nouveau avoir croisé quelques marmottes, nous arrivons à nouveau au point culminant de notre trajet où cette fois, le Mont Blanc est visible. Et puis c’est le retour en télécabine aux Arcs puis la voiture.
Nous avons encore une fois passé un très bon moment en montagne, en famille, loin de tout, déconnecté. Nous avons pu prendre le temps de profiter des paysages, de la faune et de la flore locale, de faire de nouvelles rencontres… Je conseille vraiment ce type d’expérience aux gens qui veulent découvrir la montagne ou la faire découvrir à leur enfants. Beaucoup de refuges sont facilement accessibles sans trop d’heures de marche pour les bambins. Nous c’est sûr, l’an prochain, on recommence !!