Transju’Verticale

Vous voulez avoir mal mais vous n’avez pas trop le temps? Vous voulez souffrir mais sans avoir à courir sur des centaines de kilomètres? Si vous savez utiliser vos mains aussi bien que vos jambes, si vous n’avez pas le vertige, si l’escalade vous a toujours donné envie … Alors j’ai peut-être ce qu’il vous faut ! J’ai testé pour vous la Transju’Verticale !

Au départ, l’idée était juste de refaire la Transju’Trail. Mais comme les plans ne se déroulent jamais vraiment comme prévus, je me suis adapté. Quelques copains de la Runnosphère se sont invités dans le voyage et au moment des préparatifs, l’un d’eux a dit « Tiens, vous avez vu, il y a la Transju’Verticale le samedi, ça me tente bien… » Et nous voilà donc inscrits à 3 pour cette épreuve…

Alors la Transju’Verticale, késako ? C’est pas très compliqué : un parcours de moins d’un kilomètre, jusque là, c’est facile. Un départ à une altitude de 721m qui monte un petit peu sur 150m, c’est toujours dans nos cordes. Là où on rigole moins, c’est lorsqu’on commence à dire que l’arrivée se trouve à 977m… Vous avez percuté? Non? Allez, réfléchissez un peu : départ à 721m, arrivée à 977m, pas trop de pente sur 150m… toujours pas?

Ah! Ça y est, vous y êtes, je le sens : « Quoi? Il reste 750m pour gravir environ 250m de dénivelé!!! Mais vous êtes barges!!!« 

Euh… oui, un peu :

Donc voilà, maintenant, vous savez, samedi, nous avons fait la Transju’Verticale, soit 256m de dénivelé sur 914m de course… soit une pente à près de 30%! Bon, sur le profil, comme ça, je ne sais pas si vous vous rendez bien compte alors voilà une petite photo du tracé :

Et alors? Comment ça s’est passé cette affaire? Et bien, l’avant course était tout en décontraction, avec Greg et Djailla nous faisions un peu les fanfarons sous l’objectif de la Maya Team : Rencontres, discussions, interview, bref, dans la tête, on y était pas vraiment…

Et puis arrive le départ… enfin le faux-départ car depuis l’arche de la place Jean Jaurès de Morez, nous avons fait un gros kilomètre pour rejoindre le vrai départ. Et nous, nous rigolons toujours : « ça va, pour le moment ,c’est pas trop dur… » Mais d’autres se sont mis la pression, ils avaient déjà déclenché le chrono de la montre alors qu’on n’a même pas encore commencé à monter!!!

Mais cette fois, on y est. Nous n’avons plus qu’à attendre 16h15 pour le départ du 1er concurrent puis les suivants partiront toutes les 30s. Petit coup d’oeil donc sur les dossards :

  • Greg : 364
  • Djailla : 365
  • Lolotrail : 341

Donc Greg partira 30 secondes avant Djailla et moi… plus de 10 minutes avant eux!

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16h15 : le premier part avec le dossard 335, plutôt pas trop vite, on s’en qu’il s’économise… A peine plus tard, Aurélien Petitjean s’élance à son tour, lui qui est plutôt spécialiste de ce type de course et qui était il y a quelques mois sur la Verticale de la Tour Eiffel à Paris. Au bout de 100m, il avait déjà rattrapé son prédécesseur… ça met la pression tout ça!

16h18 : C’est mon tour! Je pars mais je suis assez mitigé sur l’allure à adopter : partir vite pendant qu’on peut ou en garder sous le pied pour tenir ensuite? Bon, finalement, c’est plutôt rapide… Et effectivement, les 150m du départ sont cool, presque plats même! Et puis on passe sous un pont et devant moi… un mur !!!

En effet, une pente assez impressionnante me fait face. Tout de suite, je réagis et je pose les mains pour m’agripper à ce que je peux et je grimpe. Je lève la tête (oui parce que sinon, à hauteur des yeux, j’ai les racines des arbres!) et je vois… des fesses, et même 2 paires de fesses ! J’ai à peine entamé la grimpette et déjà je rattrape 2 concurrents. Je profite de quelques unes de leurs hésitations dans les caillasses un peu glissantes et presque verticales pour doubler et poursuivre mon bonhomme de chemin.

J’ai pris un rythme qui me va bien, j’essaie de ne pas trop lever les jambes pour éviter les efforts trop brusques, je tire un peu sur les bras pour m’aider. Quelques mètres plus loin, un spectateur m’indique qu’au-dessus, il y a 60m de corde pour nous aider. Chouette! Chouette mais … erreur! J’attrape cette corde à 2 mains et très vite, je sens que ça me tire dans les bras mais je n’ai plus la force de réfléchir pour savoir quoi faire. Ce sera finalement un autre spectateur qui me dira de la lâcher, de remettre du rythme les mains au sol et il aura raison, j’avance tout de suite mieux et je me fais moins mal.

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Plus j’avance et plus je ressens les douleurs aux cuisses mais je ne veux pas m’arrêter pour me reposer, je vois le coureur de devant au loin et j’entends les cailloux qui glissent sous les pieds de celui de derrière… Je fais donc des micro-pauses en me tenant aux arbres ou aux racines.

De temps en temps, je regarde ma montre mais ça ne me sert pas à grand chose car je n’ai aucun repère pour savoir si je suis bien ou en retard… Alors je me dis juste après 8 minutes que je dois être environ à la moitié…

Enfin, les spectateurs commencent à être plus nombreux, ils m’indiquent que l’arrivée est proche, que c’est moins raide, qu’on peut à nouveau courir. Mais moi je ne peux plus courir!!! Je sens que doucement, ça se rapproche derrière alors je presse le pas mais je sais que maintenant, personne ne reviendra sur moi, la course est jouée! Je franchis la ligne après 15’20 » et j’attrape la première bouteille qu’on me tend. Il se trouve que ce sera une canette de « 33 Export » pas très fraîche mais tant pis, ça fera l’affaire!

Le temps de reprendre mon souffle et je m’installe sur un rocher pour l’arrivée de Greg et Djailla en dégustant ma « délicieuse » bière!

Djailla arrive! Mais, il est parti derrière Greg pourtant? Et oui, il l’a doublé, quelle impolitesse!!! Djailla termine donc en 15’05 », quant à Greg, il finira en 16’58 ».

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Petit repos sur cette pointe de Larce, juge de paix de cette Transju’Verticale avant de redescendre. Étonnement, je n’ai déjà plus de douleurs aux jambes. Alors on redescend d’abord en marchant puis en courant pour retrouver Maya au centre-ville et lui raconter nos exploits! Nous attendons l’annonce du classement final :

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Pour une première expérience sur un « KMV » (ou presque), je suis plutôt satisfait et je suis sûr qu’avec un peu de préparation, il y a moyen de bien figurer! L’effort est intense mais bref et la récupération rapide. Il vaut mieux, c’est pas comme si j’avais 72km à faire le lendemain…

Si? J’ai 72km à faire le dimanche? Ah mais il faut que je vous raconte…

Photos : Maya Sport / Trans’Organisation / Lolotrail

Cet article a 3 commentaires

  1. Maya

    Plutôt ardue cette montée ! Et lorsque l’on voit les photos, cela donne bien l’impression du dénivelé.

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