Si un jour on m’avait dit que j’irai courir un 9km à 400km de chez moi… et pourtant, nous y étions en famille aux Foulées du Lavoir, à Domeyrot dans la Creuse !
Ce 15 août 2016, c’était la seconde édition des Foulées du Lavoir. Cette course est organisée par des amis, Philippe (The Pink Runner) et Béatrice, un couple parisien connu grâce à la Runnopshère. Je ne connais pas toute l’histoire mais j’imagine que l’un ou l’autre doit être originaire de la Creuse et qu’ils doivent y avoir une maison. Bref, ils décidé l’an dernier de lancer leur épreuve de course à pied, le jour de la Brocante du village et plutôt de belle manière.
Pour savoir ce que nous faisions en plein mois d’Août dans une région qui à priori n’était pas dans nos projets de destination de vacances, il faut revenir quelques mois en arrière. Le 8 mai, avec l’aide de Marie (les baskets roses), je participais à mon tout premier marathon à Genève. Philippe et Béatrice étaient aussi de la partie et bien entendu, durant ce périple helvétique, ils nous parlé des Foulées du Lavoir. Je leur avais alors dit que si nous étions dispo, nous viendrions peut-être.
Il y a à peine plus de 2 semaines, nous n’avions encore rien réservé pour nos vacances car nous étions encore dans la grande incertitude des dates de congés. Nous nous étions résignés à trouver quelque chose à la dernière minute, histoire de passer quelques jours loin de la maison. Et puis Philippe me rappelle mes mots du mois de mai. Dans un premier temps, je décline, ayant plutôt envie de partir pas trop loin, côté montagne histoire de peaufiner le dénivelé avant la TDS. Mais c’était sans compter sur Laetitia qui a vu passer le message de Philippe et qui semble partante pour participer elle aussi à la course. Dans ces conditions, je revois ma copie…
Du coup, nous avons passé une semaine de camping en Auvergne au milieu des Puys (sur laquelle je reviendrai prochainement), sur la route de la Creuse. Et puis le 14 août, nous nous sommes rapprochés à Gouzon, à 10km de Domeyrot. Dans le camping, on est presque tous seuls, nous y ferons la connaissance de Didier qui vient du côté d’Oléron et qui participe aussi à la course. Les inscriptions aussi bien pour madame que pour moi étaient faites, d’autant que sur place, nous savons que nous allons y revoir Marie et sa petite famille. Après une dernière nuit en tente agitée, nous plions bagages tôt le matin et à 8h30, nous sommes sur place pour le retrait des dossards.
Je dois dire que pour notre arrivée, tout était bien organisé : une personne pour nous signaler le parking (un vaste champ) et nous trouvons facilement les bénévoles des inscriptions. Nos dossards étaient agrafés sur nos maillots en 10′ chrono. Là, je croise les fameux lapins runners Carole et Emir facilement identifiables avec leurs grands appendices vissés sur leurs têtes puis nous nous mettons à la recherche de Marie, Cyril, Ylona et Charline car Cyril doit garder notre bonhomme pendant la course.
A 9h30, après un petit cafouillage pour remettre les coureurs au niveau de la ligne de départ, le maire lance le décompte pour lâcher les fauves. Ma tactique du jour, c’est d’accrocher la tête de course dès le début et de tenir tant que je peux. Je limiterai la casse ensuite. Je sais que le parcours va être très roulant : à peine 100m de D+ sur les 9km, mi chemins, mi route avec en gros 2 côtes, celle du départ et la « planchette » qui fait apparemment mal au km 7. Le reste ne sera que du faux-plat montant ou descendant. Je sais donc que ça va courir vite et que j’ai peu de chances d’être en haut du classement. J’ai toutefois l’ambition de faire une bonne course.
Le départ est donc donné sous une chaleur écrasante! Nous sortons du champs et entamons cette première montée. Je suis juste derrière un paquet de 7 ou 8 coureurs en tête de course, la foulée est bonne, j’en profite pour faire un petit coucou à mon fils en passant.
Bon alors oui, la foulée est bonne mais nous sommes partis à près de 20km/h, et sans échauffement, c’est rapidement compliqué de maintenir l’allure! Après coup, je remarquerai que ma montre a indiqué les 230 pulsations, est-ce un bug??? Du coup, je laisse partir car dès le 2ème kilomètre, j’ai déjà un coup de moins bien… Alors je prends une vitesse qui me permet de souffler un peu tout en maintenant un rythme intéressant. Evidemment, pas mal de gars me doublent. Nous sommes à cet instant dans des chemins de terre hyper secs et chaque pas fait voler une bonne dose de poussière. Nous effectuons une première boucle de 3km qui se fera essentiellement en faux-plat montant. La partie suivante sera sur un profil plutôt descendant, ce qui me permet de reprendre un peu d’allure et de revenir sur quelques coureurs. Pendant longtemps, je garderai un concurrent en ligne de mire à 30 ou 40m devant moi.
Et puis entre le 6ème et 7ème kilomètre, il y a un point d’eau. Le coureur de devant s’arrête 2 secondes boire un coup et repart devant moi tandis que derrière, un autre me double. Seulement voilà, nous arrivons à la fameuse « planchette » : une portion de bitume sur une pente à 15% sur 200m de long. Là, enfin, je retrouve un profil intéressant et surtout qui se rapproche plus de ce qu’on a l’habitude à la maison! Alors je me mets en petites foulées régulières, doucement mais surement mais sans arrêter de courir. Mes 2 prédécesseurs seront alors vite dépassés, ce profil doit moins leur convenir. Je vois mon fils, Cyril et les filles en haut, pas question de craquer là! Alors je continue tranquillement et fait vite le trou derrière moi!
Une fois en haut, j’accuse forcément un peu le coup mais nous reprenons sur un faux-plat pendant 1.5km. Je me fais reprendre par le 1er V2 et j’accroche le train. Heureusement, nous arrivons rapidement au sommet et à la bascule, je repasse devant et accélère sur les 600m restants avant l’arrivée.
Là, Philippe au micro m’annonce « Et voici Laurent qui nous vient des Vosges! » QUOI????? Non mais oh, si j’avais su, j’aurais pris mon drapeau! Alors je lui crie « JURA!!! PAS LES VOSGES, LE JURA!!! » Il rectifie et je passe la ligne en 39’31 » à la 27ème place sur 200 arrivants (et 216 inscrits). Je récupère ma jolie médaille de bois et file boire 3 ou 4 verres d’eau car là, j’ai vraiment le souffle court!
Une fois avoir un peu récupérer, je remonte en trottinant le parcours en sens inverse sur 2km pour retrouver Laetitia. Je finira la course avec elle (soit à nouveau 2 km dans le bon sens!) en la conseillant un peu, maintenant que je connais le profil. Elle termine alors sa course en 1h07, une belle performance! Marie aura bouclé le parcours en 56′ et Didier, notre voisin de camping en 1h02.
Nous récupérons notre fils et restons assister aux courses enfants où Ylona et Charline participent. Puis c’est la remise des récompenses avant de manger un bout, de dire au revoir aux amis et de rentrer dans notre Jura (et pas les Vosges!) car mardi, c’est boulot !
Finalement, aucun regret d’avoir fait ce long déplacement pour 9km car nous avons vu du pays, nous avons participer à une belle épreuve sympathique, avec encore un esprit village. La course semble avoir un bel avenir devant elle car en écoutant Béa, elle a déjà plein d’idées pour le parcours des années à venir!!! Bravo aux organisateurs, c’était un bel événement. Et même si nous ne promettons pas de revenir (400km quand même!), nous sommes contents d’être venus!
Maintenant, ce sont les derniers jours de préparation avant la TDS. Cette course m’aura permis de refaire une dernière séance rapide avant quelques jours de repos sans doute ponctués de 2 ou 3 footings légers. Rendez-vous à Chamonix mercredi 24 août pour mon objectif principal de la saison…