Monts Jura – Partie 1

Continuons notre promenade dans le massif jurassien. Cette fois-ci, pas de village typique traversé par une quelconque course (quoi que l’UTTJ n’est pas passé bien loin), mais restons tout de même sur les sentiers, en marchant, pour aller découvrir les sommets du massif : les Monts Jura. Voici la première partie de cette belle balade :

Ce week-end, c’était le Trail du Lac de Vouglans. J’y serai bien allé pour courir avec quelques collègues et les amis du Team Trail Jura mais mon genou en a décidé autrement suite à l’UTTJ. Fini donc les compétitions en attendant la TDS mais je ne vais pas rester inactif pour autant. Nous avons donc décidé avec ma petite femme de partir en randonnée. Après avoir écumé les sites internet et les cartes IGN pour imaginer un parcours dans les Alpes, nous avons finalement pris la décision de rester près de chez nous, sur le massif jurassien et d’aller découvrir un sommet que nous ne connaissions encore pas, le Reculet.

L’idée de cette rando était le dépaysement à deux pas de la maison durant un week-end et de dormir sur place. Nous avons alors réservé une nuit au seul refuge qui se trouve presque sur la crête des Monts Jura, le chalet de Curson.

Lélex – Le Niaizet

Notre itinéraire démarre à Lélex où nous garons la voiture samedi matin vers 10h15. Nous souhaitons faire une boucle et éviter les parcours en aller-retour, c’est pourquoi nous commençons par marcher un peu plus de 2km le long de la Valserine vers le Niaizet sur un chemin presque plat. Il nous permettra de rejoindre le sentier le plus direct vers le Reculet depuis la vallée. Là, c’est l’occasion de découvrir un joli chemin de promenade sur le parcours « Au fil de la Valserine ». Il s’agit d’une balade au départ prévue à vélo mais praticable à pied qui suit le cours d’eau depuis sa source au-dessus de Mijoux jusqu’à Bellegarde. Nous y découvrons la flore de la vallée et surtout, c’est un coin idéal pour la cueillette puisqu’à plusieurs endroits nous trouverons pommiers, framboisiers ou fraises des bois. Le lieu-dit du Niaizet est aussi une endroit reconnu pour son acoustique. Ainsi, vous trouverez le long du chemin des sculptures en bois de diverses formes (abri, banc…) taillés pour émettre des sons selon qu’ils sont caressés par le vent ou qu’on y tape dessus. C’est assez ludique. Vers la fin du sentier, nous traversons la Valserine pour rejoindre la route et entamer notre ascension.

Les 32 contours

Après avoir longé la départementale sur une centaine de mètres, une aire de stationnement et un panneau d’information indique le départ du sentier qui grimpe vers les sommets. Le chemin monte d’abord avec une assez forte pente qui met tout de suite dans l’ambiance. Nous nous retrouvons là au milieu de la forêt, humide puisqu’il a plu la nuit dernière et donc rendue glissante. Il faut mieux à cet endroit être bien chaussé. Les bâtons ne seront pas inutiles non plus. Plus on s’enfonce dans les bois et moins la vue est dégagée. A cet étage, il s’agit encore d’une majorité de feuillards, seuls quelques épicéas sont présents. Évidemment, plus nous montrons et plus la tendance s’inversera. Après avoir grimpé le premier tiers, un cairn est formé sur un gros rocher. Il y a un peu d’espace et il est temps pour nous de faire une petite pause déjeuner. Nous avons parcouru 5km, il est midi.
Après cet arrêt bien mérité, nous repartons pour enchainer une série de lacets au milieu de la forêt. Nous n’avons pas compté le nombre de virages mais c’est sans doute ce nombre qui a donné à ce chemin le nom de « sentier des 32 contours« . La pente est à peine moins forte qu’au début et ce morceau, s’il est pour nous un passage obligé, n’est d’un intérêt débordant puisque nous naviguons entre les arbres et la pente pour grimper vers les sommets en ne voyant rien d’autre que … des arbres. Pour tout arranger, une petite averse s’invite vers le haut de la forêt.

Le Reculet

Enfin la forêt s’éclaircit, le sentier de terre devient pierreux et d’un coup nous sortons du bois et apercevons notre objectif du jour : le Reculet. A partir de là, nous laissons les sapins pour découvrir la végétation rase des hauteurs, ce qui nous permet aussi d’avoir enfin de belles vues vers la vallée que nous avons quitté le matin et notamment sur le Crêt de Chalam juste en face. Le sentier continue vers la croix métallique qui trône au sommet à 1719m d’altitude que j’atteins au bout de 8km depuis Lélex. Malheureusement, la météo du jour ne permet pas une très belle vue mais nous avons ici un sacré panorama : vers l’ouest, la succession de plis qui compose le massif du Jura, dans l’axe nord-sud, la ligne de crêtes des hauts sommets et à l’est, le lac Léman, Genève et plus loin, les Alpes.

La descente vers Curson

Depuis le Reculet, nous longeons sur quelques centaines de mètre le chemin de crête sur le GR du Balcon du Léman vers le nord puis nous bifurquons sur la droite, côté « Pays de Gex » pour descendre et suivre un chemin blanc qui traverse un pré à vaches. Ce chemin est en fait la piste qui descend à Thoiry. Mais rapidement, nous tournons à gauche pour atteindre le refuge de Curson. Là, nous sommes rapidement prévenus que nous allons nous retrouver face à un troupeau de Salers comprenant vaches, veaux ainsi qu’un taureau! Et effectivement, après quelques mètres, le troupeau de bétail est au milieu du chemin, le mâle guettant sa horde depuis une petit butte. Les bêtes de 400 ou 500kg chacunes nous regardent passer d’un air bizarre. Même si plus tard on nous indiquera qu’elles sont gentilles (ce que nous croyons sur parole!), nous ne faisons pas les fiers… Et enfin, nous voilà au refuge après une peu plus de 10km de marche.

Le refuge de Curson

Nous sommes donc enfin arrivés à un chalet d’alpage typique. Là, un ancien est assis sur une table, devant la cabane (comme disent les suisses) consultant des cartes un peu spéciales qui ressemblent un peu à celles que j’ai pu voir lors de mes brèves études en géologie. On nous dira par la suite que cet homme est ici avec son épouse, ils viennent de Neuchâtel et c’est un naturaliste à la retraite qui a enseigné à l’université de Fribourg. Il paraît que c’est LE spécialiste de la faune et la flore du coin… Bref, nous engageons la conversation devant une petite bière bien méritée!

Le refuge de Curson est placé sur un petit plateau sur le versant Est du massif, un genre de balcon que l’on dirait fait exprès pour contempler Genève et les Alpes. Enfin, par beau temps car aujourd’hui, on n’y voit pas grand chose! La maison de pierres est divisée en 3 partie : d’abord une vieille grange abritant tout un tas de vieilles choses qu’on retrouve dans les garage ou coins perdus de vieilles bâtisses, un sol irrégulier et … les toilettes. Ensuite, la salle commune, pas très grande avec 3 tables permettant d’accueillir une vingtaine de personnes. Enfin la partie des gardiens du refuge que nous n’avons pas visité. A l’étage, on accède au dortoir muni de 12 matelas sous les toits (et les poutres!) par une échelle de meunier. L’électricité est fournie par un groupe électrogène (appelé ici la génératrice) et il n’y a pas l’eau courante, juste la récupération d’eau de pluie.

Nous sommes arrivés là vers 16h30. Il n’y a ici rien à faire à part contempler le paysage, se promener, lire, écouter les sonnettes attachées au cou des Salers qui broutent autour du chalet. C’est un lieu de passage : 2 VTTistes arrivent pour se mettre à l’abri de l’orage qui arrive et reprendre des forces, presque en même temps que 3 jeunes suisses en randonnée aussi et qui dormiront là cette nuit. La pluie arrive et s’abat pendant presque une heure mais nous sommes à l’abri. Vers la fin, d’autres arrivent complètement trempés! Les vélos repartent… Je profite alors de ces moments pour discuter avec Henri, employé là pour s’occuper du troupeau et pour faire quelques menues réparations ça et là sur la maison. Il me raconte qu’il est monté ce matin pour assister à la traditionnelle Messe au sommet du Reculet dispensée chaque année à cette période par le curé de Thoiry. Mais ce dernier, venu au chalet ce matin, a annoncé l’annulation à cause de la mauvaise météo.

Arrive alors vers 19h l’heure du repas. Au menu, une succulente salade avec de la charcuterie de la région (saucisson sec de Salers) suivie d’une raclette au fromage de vache et tomme de brebis. Les discussions s’engagent de part et d’autre et l’ambiance est fort sympathique. Vers 21h, les jeunes suisses souhaitent voir le coucher de soleil au Crêt de la Neige. Je saisis donc l’occasion et les accompagne. Et après 15 minutes d’ascension, nous sommes au sommet pour profiter du spectacle. Le soleil se couche derrière les nuages côté plaine du Jura, ce qui me fait penser que par beau temps, ce doit être tout simplement magnifique. Après quelques temps passés là-haut, nous reprenons la route dans l’obscurité pour descendre finir notre dessert avant d’aller nous coucher vers 22h30.

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