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Trail de Haute Provence

Partir le temps d’un week-end en Provence pour aller courir, découvrir de nouveaux endroits, de nouveaux massifs, de nouveaux paysages, quoi de plus alléchant comme programme? Ce Trail de Haute Provence, 2ème du nom, fut surtout l’occasion pour les pensionnaires des Lacets du Lizon de faire leur sortie annuelle.

Forcalquier 2015

Nous étions pas moins de 23 à nous retrouver entre Lure et Lubéron dans un magnifique gîte pour ce grand week-end. La plupart sont arrivés vendredi car les principales courses ont lieu dès le samedi. Nous profitons des derniers instants de répits pour nous installer, manger, attendre les derniers et .. dormir… un peu !

gîte (3)

Réveil samedi matin, vers 4h45, le sommeil fut court ! Je suis pour le moment tout seul, les 2 concurrents de l’Ultra de Lure (74km) sont partis il y a peu. Je profite du calme pour déjeuner tranquillement. Mes collègues de course arrivent à leur tour puis vers 6h45, à notre tour de prendre la route pour rejoindre Saint Etienne les Orgues pour notre départ du Marathon de Lure de 47km et 2400m D+. D’autres se lèveront un peu plus tard pour le Trail des Bories de 27km.

Une fois sur place, vers 7h30, nous sommes assez surpris car nous avons l’impression qu’il n’y a pas grand monde sur la ligne de départ mais nous serons finalement 143 partants. Il fait déjà bon, le soleil pointe son nez. Petit briefing de course et nous voilà partis pour … un départ fictif ! Nous traversons alors le village tout en montée pour rejoindre la vraie ligne. Cette fois, on y est vraiment, petit mot d’encouragement pour mes 4 amis et je pars devant.

Marathon_01_départ

La course commence directement par une montée, histoire de nous mettre bien dans l’ambiance si bien que nous passons rapidement les 1000m d’altitude. Nous sommes sur un chemin blanc pas très larges qui arpente une végétation relativement sèche. Il fait vite chaud car nous sommes encore bien à découvert. Au bout de 3.6km, nous avons déjà grimpé 378m de dénivelé!

Là, première descente : courte, brève mais pentue! Surtout, si elle n’est pas bien technique, elle se fait sur une terre très sèche et fuyante, elle roule sous nos pieds. Il faut aussi faire attention aux branches mortes qui jonchent le sol. En fait, cette descente nous servira juste à perdre un peu d’altitude (80m) car derrière, ça remonte à nouveau. L’épisode se renouvellera encore 2 fois sur les 8 premiers kilomètres que je boucle en 1h tout rond. Je suis assez content à ce moment là car nous n’avons fait presque que de la côte (+540m et -280m).

Par contre, sur la suite, ça se corse… Nous sommes sur un chemin en sous bois qui ne fait que monter. Parfois, nous sommes dans un li de feuilles mortes et c’est assez traitre car on ne voit pas ce qu’il y a en dessous. C’est comme de la neige mais en moins froid ! Nous grimpons, encore et encore. Là, les 2 premières filles que j’avais doublé il y a quelques temps me rattrapent. Je prends le train en marche pour ne pas me laisser décrocher, je redouble même dès que la pente s’accentue. Au bout de quelques temps, nous sortons enfin de la forêt pour retrouver des paysages pelés, de la végétation rase.

Nous atteignons au bout de 12km le premier ravitaillement au sommet du Contras à une altitude de 1600m. Depuis le départ, nous avons déjà fait près de la moitié du dénivelé (1180m D+). A part 2 petites descentes, nous n’avons fait que monter! D’ailleurs, ma vitesse a plutôt diminué puisque j’arrive ici en 1h50 (soit 6.5km/h). Mais le jeu en vaut la chandelle car ici, nous avons une magnifique vue sur le Mont Ventoux.

Marathon_04_ravito01

Et nous pouvons enfin un peu respirer car les 10km qui suivent sont un peu plus vallonnés. Quelques descentes me permettent de reprendre un peu de vitesse et je profite de ces moments pour admirer le paysage magnifique de cette montagne de Lure. Malgré tout, les organisateurs nous ont concocté quelques montées bien raides, droites dans la pente, qui oblige à puiser dans les réserves. Si bien qu’au bout d’un moment ,j’accuse un peu le coup, je marche de temps en temps même sur quelques portions de plat. Quelques coureurs et coureuses me doublent : les premières filles étaient reparties avant moi du ravitaillement et les suivantes me passent aussi.

Et puis après un peu plus de 21km, voici enfin la station de Lure en vue avec le second ravitaillement. Nous avons fait plus de 1700m de dénivelé et j’en suis à 3h de course. Et là, j’ai la bonne surprise de retrouver ma femme et mon fils accompagnés de copains des Lacets qui n’ont pas pris de départ ce matin. J’en profite pour le ressourcer aussi bien physiquement que moralement. Ça fait du bien de voir des têtes connues, de pouvoir discuter un peu, de prendre des nouvelles des autres coureurs. Je pense que j’ai dû rester là près de 10 bonnes minutes.

Mais il faut repartir, surtout lorsqu’on voit en face la grosse ascension qui nous attend encore : une côte de 500m de dénivelé sur … 500m de long! Le tout sur des pierres glissantes qui se dérobent sous les pieds. Une fois au sommet, c’est maintenant une grosse descente qui nous attend. La première partie d’environ 6km se fait sur un chemin large avec pas mal d’ornières dans les bois. Assez rapidement, je sens que les muscles des cuisses ne répondent pas bien. Ils ont tellement été habitués à monter que maintenant qu’il faut faire l’effort inverse, ils se tétanisent. Je suis incapable d’accélérer, je plafonne à 11 km/h. De temps en temps, une petite côte vient finalement remettre tout en place.

Et puis la descente reprend mais cette fois sur un superbe parcours VTT, un petit monotrace rythmé et pas du tout monotone. Je me fais vraiment plaisir jusqu’à ce qu’une racine vienne à la rencontre de mon pied et me fasse chuter. Pas de gros bobos sauf que d’un coup, les crampes aux mollets se font ressentir. Heureusement, je peux me relever et les crampes disparaissent dès les premières foulées. En bas, après 5 autres nouveaux kilomètres, nous retrouvons le point de départ à Saint Etienne les Orgues. Nous venons alors de descendre depuis le sommet 11km et 1100 m de dénivelé négatif !

Nous voici donc au 3ème ravitaillement au 34° km après 4h40 (vitesse moyenne de 7.2km/h). Je ne sais pas si j’en ai vraiment besoin mais je fais tout de même remplir un peu la poche à eau, au cas où. Là encore je prends quelques minutes avant de repartir sur la route en bitume que nous emprunterons sur 2 ou 3 km avant de retourner dans les chemins.

Femina_01

J’ai tout de même de plus en plus les jambes lourdes et les relances deviennent difficiles. La lucidité commence aussi à faire défaut, je prendrai une ou deux fois de mauvaises directions avant qu’on me rappelle à l’ordre. Et puis je perds le coureur avec qui j’ai fait la descente et j’en retrouve 2 autres. Seulement, ces deux-là m’emmèneront sur une fausse piste sur un virage à droite. Plus de balisage en vue, ça sent mauvais! Nous rebroussons finalement chemin pour retrouver le bon mais l’histoire nous aura fait faire environ 1km supplémentaire!

Et puis la bonne route, c’est à nouveau une côte qui nous fera grimper jusqu’à Fontienne en passant par du single, des chemins blancs, des champs à contourner et enfin de la route, parfois en forêt mais souvent à découvert. Il fait de plus en plus chaud et de plus en plus soif ! Et puis à la sortie du village, une nouvelle montée pour atteindre un petit sommet où nous attend le 4ème et dernier ravitaillement. J’atteins ce 40° km en 5h45. Mais là, je commence à avoir des doutes sur la distance car il est censé rester 7km et ma montre en indique déjà 42. Peut-être que les récents changements de parcours (pour respecter certaines zones Natura 2000) ont du rajouter un peu de distance.

Ici, on m’annonce aussi qu’il ne reste qu’une montée. Alors peut-être que pour ceux qui n’ont pas couru jusque là, les 2 autres côtes empruntées avant cette fameuse montée ne comptent pas mais moi, je les ai bien senti passer!!! Bref, pas le choix, il faut bien y aller et finir cette course alors je poursuis ma route en marchant dès que ça monte, parfois même en relançant avant les sommets, et en trottinant sur le place et en descente, les cuissots restant bien tendus!

Femina_04_Forcalquier

Nous voilà enfin dans la dernière ascension, celle des Mourres qui termine par un paysage quasi-lunaire, c’est très joli ! Je double alors une concurrente du 27km qui ne semble pas très bien. Et au sommet, Thierry, un collègue des Lacets lui aussi engagé sur le 27 est là. Je m’arrête donc. Si j’avais appris 3h plus tôt à la Station de Lure qu’il s’était perdu, il m’annoncera qu’il en est déjà 31km, soit 4km supplémentaire. Et effectivement, il attendait la demoiselle qui s’est perdue avec lui. Je décide alors de rester avec eux, de finir les 2km restants en marchant et trottinant bien que ce soit de la descente, je ne suis plus à quelques minutes près et ça nous permettra de franchir la ligne à 2 coureurs des Lacets.

La demoiselle un peu malade nous ralentira un peu mais nous arrivons enfin à Forcalquier. Son copain l’attend et finit avec elle. Nous traversons le village et arrivons enfin au Couvent des Cordeliers pour passer l’arche d’arrivée à 2, drapeau Made In Jura en mains. Je passe la ligne en 7h10, ma montre affiche alors 50.4 km et 2400m de dénivelé! J’ai mal partout dans les jambes mais je content d’en finir! Je me classe finalement 54° sur les 121 arrivants.

La journée se termine sur place avec les coureurs du 27km déjà arrivés, attendant ceux du 74km et en dégustant le repas d’après-course (Epeautre-bolognaise!) avant de revenir au campe de base, notre gîte à une 20aine de km de là.

Le lendemain, c’est encore jour de course avec quelques engagés sur le 16km et Laetitia sur le 8km du Trail Femina Tour. Nous sommes presque tous là pour voir son départ au centre de Forcalquier puis rapidement, nous retournons au sommet des Mourres. Ici, nous pouvons voir le passage des coureurs du 16km mais aussi celui de Laetitia après son 5ème km. Je suis avec Noël et Lenny. Après quelques minutes d’attente, la voilà accompagné d’Alain qui aura fait la course avec elle sans dossard. Il faut dire qu’elle n’était pas rassurée de partir toute seule sur sa toute première course officielle! Son visage semble un peu tendu mais elle avance et Alain me rassure en me disant qu’elle court bien jusque là. Pour la seconde partie de course, il ne lui reste plus que de la descente.

Femina_05_Laetitia

De son côté, Noël se dépêche d’aller voir si nos coureurs du 16km arrivent et il m’apprend qu’ils viennent de passer. Dommage, on ne les a pas vu. C’est là qu’il décide de descendre lui aussi en courant. Moi, je reprends la voiture avec mon fils pour vite retrouver la ligne d’arrivée.

Une fois sur place, Noël est là, en sueur, il a doublé tout le monde! Et puis les arrivées s’enchainent. Et enfin, c’est le tour de Laetitia. Je la vois de loin alors rapidement, je mets Lenny sur sa route. Elle avait pris le drapeau Made In Jura qu’elle tient dans une main et son fils dans l’autre pendant que je filme l’arrivée. Elle boucle sa course en 1h20 et 113°sur 141, heureuse elle aussi d’avoir terminé sa première épreuve officielle! Je suis fier d’elle car malgré toute l’appréhension qu’elle pouvait avoir avant le départ, elle termine sur la même allure qu’à l’entrainement. Alain a su la motiver et la conseiller durant le parcours. Elle a encore beaucoup de progrès à faire mais au moins, elle sait ce qu’est une course et hésitera moins à en faire d’autres!

Et puis après un gros repas avec toute la bande au gîte et un petit tour dans la piscine bien fraîche, il est maintenant temps de rentrer à la maison pour clore ce gros week-end de course en Haute Provence.

Place maintenant au repose pour quelques jours avant de prendre tranquillement l’entrainement car dans 2 semaines, on remet ça avec la Transju’Verticale le samedi enchainée avec le 72km le dimanche!

Cet article a 5 commentaires

  1. waouuuuuuh tu as du te régaler !!! Un Trail qui me titille depuis deux ans car je connais un peu le coin 🙂 un grand bravo pour ce joli chrono !! Un grand bravo aussi a Laetitia pour sa course !!! Beau chrono et belle place au scratch pour dire que c’est sa 1ère course !
    Des bisous

    1. lolotrail

      Merci Fanny ! Oui, super week-end, super course, belle météo, beaux paysages… tout était là pour un week-end réussi !

  2. Daddy The Beat

    Lolo, j’ai couru une seule fois dans la montagne la vraie. Et c’était sur la montagne de Lure !!! Qu’est-ce que c’est beau. Bon, j’ai souffert et je me suis pris de beaux gadins sur ces pierres blanches glissantes en descente mais j’espère y retourner.
    J’aime bien tes billets, t’es un passionné, un vrai, sans chichi.

    1. lolotrail

      C’est effectivement un bel endroit! Je regrett ejuste le changement de parcours qui nous a empêché de grimper au signal pour faire la crête. Seul le 74km y est monté. J’ai depuis récupéré quelques photos et notamment de ces « caillasses », je vais les ajouter, histoire qu’on se rende mieux compte.
      Merci pour le compliment, j’essaye de faire vivre aux autres les bonnes sensations que je vis là-haut, l’important pour moi étant que tout cela ne reste qu’un vrai plaisir!

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