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A la découverte des Gorges de l’Ardèche

Allez hop, la série continue… Il y a une semaine, je terminais mon défi Marathon avec la satisfaction d’avoir bravé pour la première fois les 42.195km de Genève en 3h36 et ce week-end, c’était un nouveau marathon qui m’attendait mais avec 1800m de dénivelé en Ardèche ! Ce week-end de Pentecôte était aussi l’occasion pour les Lacets du Lizon de nous retrouver pour un moment festif hors de nos terres jurassiennes et nous n’avons pas été déçus !

 

Chapitre 1 : La colonisation

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Lorsque les Lacets du Lizon se déplacent, ça n’est pas pour rien ! Nous n’étions pas moins de 32 adhérents de l’association et conjoints à nous rendre à Saint Martin d’Ardèche pour notre sortie annuelle. C’est en fait un gîte complet que nous avons envahi à partir du vendredi 13 mai, avec 8 maisonnettes de 4 personnes chacune ! Les arrivées se font au compte-goutte, entre le vendredi et le samedi midi mais nous étions déjà assez nombreux vendredi soir pour  profiter de la météo clémente de la région et entamer les premières festivités au Génépi ramener de notre contrée…

Et puis samedi, c’est en troupeau que nous partons à la découverte des lieux, de St Martin, de la fin des gorges de l’Ardèche et d’Aiguèze, petit village perché sur la falaise sur la rive d’en face. Et c’est le même troupeau qui se dirige l’après-midi pour la remise des dossards. Nous y découvrons  sur le stand Herbalife des connaisseurs de nos montagnes puisque nous tombons sur des proches d’Anaïs Bescond ou de François Gonon (Patrice Blouzat et Fanny Roche).

A y regarder d’assez près, nous avons l’impression qu’il y a ici finalement plus de Jurassiens que d’Ardéchois !!!

 

Chapitre 2 : Une avant-course « artisanale »

 

Déjà, dès le retrait des dossards, nous sentons que l’organisation de course semble quelque peu approximative : des certificats médicaux requis alors qu’envoyés, des repas d’après course non comptabilisés,… C’est un peu la foire d’empoigne dans le petit local où les flux se croisent entre retrait du dossard et récupération des tshirts… Ceux-ci d’ailleurs existent en 2 couleurs mais ne sont pas disponibles dans toutes les tailles… Bref, mettons cela sur le compte de l’inexpérience… MAIS NON !!! C’est la 10° édition du Trail des Gorges de l’Ardèche, tout cela devrait être parfaitement rodé !!! Enfin, l’important, c’est que tout le monde arrive finalement à obtenir ce qu’il souhaite.

 

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Côté parcours, il y a aussi des changements de dernière minute. Bon, là, on peut en partie excuser les organisateurs car c’est essentiellement dû aux intempéries des jours précédents et une Ardèche trop haute pour mettre en place le pont de canoés prévu pour l’occasion. Nous avons donc à faire à des parcours de repli et des re-balisages sur le terrain qui s’avèreront eux aussi parfois approximatifs….

Pourtant, tous les contacts mails que nous avons eu avant de venir semblaient très « pro » : des réponses quasi immédiates, des informations utiles, ça présageait quelque chose de bien ficelé…

Et puis il y aura aussi le départ de la course… au moins pour le 41km car évidemment, je n’ai pas vu les autres départs des autres distances (10 et 23km). Celui-ci est prévu à 7h30 ce dimanche matin. Notre gîte est tout proche alors notre délégation de 12 coureurs (sur 80 inscrits environ…) décolle vers 7h pour nous rendre vers la place du village et là… personne ! Enfin si, quelques participants qui comme nous, se trouvent un peu désœuvrés devant l’absence quasi-totale d’organisateurs de bénévoles. Il y a bien des barrières çà et là mais elles ne coupent pas les routes, l’arche du départ n’est pas gonflé… ça promet !

 

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Alors nous patientons gentiment et j’aperçois alors un bandeau « DUO TRAIL DES CROZETS » !!! Aaarrfff, encore un jurassien en Ardèche !!! Et oui, ça n’est autre que Richard Commanay, un des organisateurs de la course de septembre (#uniqueaumonde) qui s’élancera comme nous le 41km alors que sa compagne s’est engagée sur le cani-cross (ah oui, il y a aussi des chiens qui courent en même temps que nous…).

Et puis tout juste quelques minutes avant le départ, ça y est, un organisateur prend le micro et nous nous dirigeons vers la ligne de départ…

 

Chapitre 3 : Une première boucle remplie de …cailloux !

 

C’est finalement assez discrètement que le départ est donné. Après Genève, mon intention est de profiter de cette course et d’en faire une sortie longue. Je me place alors derrière avec les copines et la GoPro en main. L’ambiance est assez feutrée et les seuls éclats de voix proviennent au final de …. Moi ! Je commente, je chante, je crie… ils sont fous ces jurassiens !!! Après quelques mètres en ville, nous traversons le pont suspendu au-dessus de l’Ardèche et celui-ci se met à osciller sous le passage de la troupe, c’est assez déstabilisant. Et puis nous prenons la petite route bitumée qui monte vers Aiguèze. Jusque-là, on connaît par cœur, on y est passé la veille !

 

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De mon côté, je quitte Edith, Kat et Brigitte qui ferment (presque) le peloton pour rejoindre quelques mètres plus en avant Anne, Sabine et Sylvie. Je fanfaronne toujours un peu, pour réveiller les troupes… Enfin, nous quittons l’asphalte pour emprunter les premiers chemins. Ça monte tranquillement sur les sentiers du Gard (oui, nous avons passé la frontière sur le pont), je rattrape alors Jean-Luc et René qui n’étaient pas très loin devant.

Après quelques kilomètres, premier ravitaillement : je laisse partir les garçons et j’attends mon groupe de filles en buvant un petit verre d’eau. Le soleil est bien présent et la température monte doucement. Je me mets sur le bord du chemin et je filme l’arrivée de Sylvie et Sabine. Elles me voient, me font coucou et … PAN ! Sylvie bute dans une souche et s’étale de tout son (petit) long devant moi (c’est dans la boîte, héhé…). Plus de peur que de mal, elle repart. 200m plus loin, il y a le comité d’accueil (Alain D., les enfants de Jean-Luc, Fabienne…) alors je m’arrête pour la pose photo, Anne arrive et j’embraye derrière elle.

 

cliquez sur l’image

 

Le parcours se poursuit sur des singles caillouteux, souvent en dévers, avec des successions de montées et de descentes, toutes bien raides bien que peu longues. Nous commençons à avoir un aperçu de ce qui nous attend. Nous ne tardons pas à rattraper Sylvie et Sabine alors que Kat, Brigitte et Edith ne sont pas loin derrière (je le sais car je me suis arrêté les attendre après les avoir entendu bavasser, les pipelettes !). Et puis, comme j’ai des idées un peu farfelues, je me décide à prendre la poudre d’escampette pour tenter de reprendre Jean-Luc. La folle remontée commence et je reprends bien une 10aine de coureurs intercalés, notamment Richard. C’est le moment où nous sommes en bordure des crêtes avec des vues somptueuses sur les gorges, c’est magnifique ! Nous traversons sentiers techniques et pierriers, il faut vraiment être vigilant si on ne veut pas glisser jusque dans l’Ardèche qui est encore bien fraîche à cette époque !

 

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Après 30 minutes de course-poursuite, je me retrouve enfin derrière Jean-Luc, René est juste devant. Ils étaient bien accompagnés par une charmante demoiselle mais mon arrivée et ma discrétion l’a apparemment faite fuir… Bref, je cours un moment avec eux, tantôt derrière, tantôt devant. Côté terrain, cette fois, ça se complique : nous sommes face à des dalles immenses qui nécessitent parfois la mise en place de cordages pour nous aider à nous hisser. Et nous avons le même type de rochers parfois en descente… Et puis nous nous faisons doubler par les 1ers des 10 et 23km. A ce moment précis, 2 pensées me viennent :

  1. Comment va faire Sylvie pour grimper sur des cailloux plus grands qu’elle ?
  2. Si les coureurs du 10km passent ici, Laetitia aussi… elle va me tuer !!!

 

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Nous arrivons à un nouveau ravitaillement. C’est en fait le même qu’au début mais dans l’autre sens. Avec les garçons nous nous regroupons et ils repartent même juste avant moi. Je vois arriver derrière un coureur du 23km alors je m’écarte, c’est Nono !!! Vite, je remets la GoPro en route et tente de le filmer mais il me distance. Alors j’entame un sprint, repassant René et Jean-Luc à toute vitesse mais ce sera en vain, il est trop loin. Finalement, je préfère me laisser reprendre par les copains et nous terminerons la première boucle ensemble jusqu’à Saint Martin, tentant encore et toujours de réveiller les spectateurs peu loquaces… Nous avons donc parcouru 23km, Noël est là, évidemment et je m’arrête moi aussi, laissant filer Jean-Luc et René, j’attends les filles.

Du coup, je profite des arrivées de Théo et Thierry qui étaient sur le 10km. Et 20 minutes plus tard, je vois arriver Sabine, Kat et Anne et je repars avec elles. Brigitte est toujours derrière, Edith s’arrêtera là et Sylvie avance tranquillement malgré ses douleurs.

 

Chapitre 4 : Une seconde boucle difficile et remplie de …. Cailloux évidemment !

 

Le  parcours ayant été modifié, c’est donc de St Martin que nous entamons la remontée de la rivière, d’abord dans des chemins de galets, des herbes hautes, un peu de route parfois… Mais c’est aussi là que Sabine trébuche et tombe sur la poitrine. Elle est mal en point, ça n’est apparemment pas sa première chute ce matin. Nous la relevons et c’est sagement qu’elle décide d’arrêter là et de rentrer au bercail. Nous poursuivons notre route à 3. Le parcours au bord de l’eau est magnifique mais aussi très technique. Il y a toujours des rochers à escalader plus ou moins et beaucoup de dalles plates rocailleuses creusées de « pédiluves » par les mouvements d’eau du lit de l’Ardèche.  Un paysage « karstique » !

C’est à ce moment que Brigitte se décide à revenir sur nous, toute guillerette et surtout heureuse de ne pas avoir à traverser ce passage seule. Nous continuons en bande de 4 du coup !

 

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Au bout d’un moment, il faut bien quitter le lit de la rivière pour remonter sur les plateaux. Ça se passe au niveau d’un camping où le balisage a sans doute dû être oublié car c’est un peu un labyrinthe… Nous cherchons tant bien que mal un « générateur » (pour Kat : un truc qui fait plus de bruit que toi !) sur conseil d’un signaleur. Nous finirons par le trouver et remonter des sentiers pentus, toujours pleins de cailloux roulants sous les pieds quand ça n’est pas des pierriers entiers qu’il faut gravir. Personnellement, j’accuse le coup des folies de la matinée, à jouer le yoyo entre les groupes, à courir après Nono, le suis fatigué et du coup je me plains ! Les filles ont bien du me trouver un peu chiant là… Je reste sagement derrière elles dans la montée et suit le train. Un peu plus haut, nous trouverons un « mini-ravito » (comprendre 2 types sur la crête au bord d’un single rocailleux en côte avec une petite table de camping et quelques bouteilles) qui sera pour moi salvateur : Je prends un gel, je m’hydrate et rempli les gourdes, Brigitte partage ses Chamalows… Quelques minutes plus tard, je retrouverai une forme acceptable !

C’est ainsi qu’enfin, je peux prendre le relai d’Anne qui mène le groupe depuis longtemps déjà. Nous étions tous calés sur sa bonne allure, à notre tour de l’emmener ! Nous repasserons par un nouveau ravito du côté des grottes de St Marcel me semble-t-il, tenu par 2 membres des ZZ Top !!! Nous sommes à ce moment plutôt dans des portions descendantes, il reste 8km, je me dis que c’est bon… jusqu’à temps qu’Anne me dise qu’elle a repéré une dernière belle côte pour sortir du val de Sauze. J’ai beau tenter de me persuader qu’elle se trompe, j’ai pourtant de bonnes raisons de lui faire confiance car effectivement, à 3km de la fin, nous nous retrouvons au pied d’un dernier mur à franchir.

 

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Bon en fait, pour moi, ça passe bien, je reprends la tête du groupe et file vers le sommet. En haut, Anne me suite tandis que Kat se bat avec ses crampes et Brigitte l’accompagne. Nous partons alors à 2 un peu devant, dans une descente sinueuse qui doit certainement être superbe à faire quand on est frais ! Anne trébuche 2 ou 3 fois dans les cailloux, la lucidité commence à faire défaut.

Un fois en bas, nous nous engageons dans une espèce de tube circulaire (dont je n’ai pas la présence d’esprit de me demander ce à quoi il peut servir…) et je vois à la sortie un coureur à moitié par terre, c’est surtout ceci qui m’interroge le plus ! Et bien en arrivant sur lui, nous découvrons une échelle bringuebalante pour descendre 2m plus bas ! Dernière vraie difficulté franchie ! C’est maintenant le retour à St Martin, Anne et moi sortons le drapeau du Jura pour une arrivée triomphale après plus de 6h30 de course où tous les copains nous attendent ! Kat et Brig suivent à quelques minutes derrière.

Nous en avons terminé avec ces cailloux, enfin !

 

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Chapitre 5 : On continue dans l’approximation…

 

La course terminée, nous retrouvons les amis pour un moment de détente, une petite bière, une petite glace… et c’est la remise des prix. Alors déjà, on n’entend pas grand-chose car les enceintes de part et d’autres de la scène sont disposées à l’envers, pas vers le public… J’arrive tout de même à ouïr le nom de Théo qui est appelé pour le podium junior du 10km. Lui n’avait rien entendu ! Et puis ça s’enchaine : sur le 10km toujours, Yolande en V3, sur le 23km, Nono en V2, Christian et Brigitte G. en V3 et sur le 41km, David en V1 et … c’est tout !

 

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Apparemment, les organisateurs ont décidé d’arrêter là, de ne pas récompenser les femmes  ou encore les V3 hommes…

Vous me connaissez un peu, je dois réparer coûte que coûte cette injustice ! Je m’en vais alors voir les organisateurs pour leur signaler leurs oublis. Mais il semblerait qu’ils n’aient pas à disposition les classements qui sont pourtant affichés de manière plus qu’anarchique sur le camion proche de la ligne d’arrivée… Ils sont étranges ces ardéchois…

Ils finissent finalement par retrouver leurs petits et nous pouvons enfin assister aux sacres de Sylvie et Brigitte D. en V2 femmes et de René en V3 homme. J’en profiterai alors pour continuer de jouer le trublion en montant sur scène pour féliciter mon jeune poulain !!!

 

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C’est maintenant temps de nous restaurer, nous avons pris (non sans mal) des tickets repas pour cela. Nous nous dirigeons alors vers la tente consacrée au repas d’après course. Il est 15h30, ils sont en train de ranger ! Nous leur signifions que nous avons nos tickets, que nous avons payé et que nous souhaitons donc manger. Et là, on nous rétorque qu’il ne faut pas agresser les bénévoles, que le repas était prévu jusqu’à 14h !!! Soyons clairs :

  1. Bénévoles : nous savons tous aux lacets ce que ça veut dire, nous organisons des courses et nous sommes tous plus ou moins bénévoles dans d’autres associations. Ceci ne semblait pas très crédible aux oreilles de la gentille dame blonde qui nous fait face.
  2. Il paraissait évident qu’à 14h, une partie des coureurs du 41km ne seraient pas arrivée, d’ailleurs des participants arrivent encore. Si c’était la règle, il aurait fallu le préciser en amont, nous n’aurions pas acheté de tickets ! Sans compter que si avait fallu tout de suite aller manger après la course, nous n’aurions pas pu assister à la remise des prix qui, me semble-t-il est un moment important pour les organisateurs.

Quoi qu’il en soit, notre persévérance aura eu raison de la mauvaise foi de la dame puisque nous arrivons tout de même à nous faire servir !

 

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Si j’étais un critique du guide Michelin des Trails de France, je dirai que le Trail des Gorges de l’Ardèche est un magnifique terrain de jeu, un parcours ultra technique, pas à la portée de tous et que ça vaut vraiment le coup d’aller y jeter un œil… A condition de ne pas être trop regardant sur les à-côtés de l’organisation toujours pas très au point après 10 éditions !!!

Je peux vous dire que dans le Jura, on sait organiser les choses autrement mieux !!!!

 

Chapitre 6 : la décolonisation

 

Tout ceci ne nous empêchera certainement pas de nous retrouver pour encore de bons moments entre amis sur notre immense tablée au gîte, autour de bières et de saucissons à refaire nos courses. Le soir, avec quelques irréductibles, nous retournerons boire un dernier verre (ou 2) en ville mais pas après 23h30 car St Martin redevient désert….

Le lendemain, nous repartons ensemble pour une balade tranquille au bord de l’Ardèche pour faire découvrir aux coureurs des 10 et 23km les difficultés que nous avons enduré la veille. Mon petit bonhomme Lenny a ainsi marché plus de 2h entre caillasses, rochers et dalles, sans se plaindre et même en s’amusant !

Et puis après le dernier repas, c’est l’heure du nettoyage et des au-revoir pour un retour dans notre pays.

Nous pensons tous déjà au week-end de Pentecôte 2017 qui nous emmènera vers de nouvelles aventures mais avant cela, nous avons-nous aussi quelques courses à organiser, un peu mieux qu’en Ardèche !

 

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Pour conclure, nous avons vécu un week-end extraordinaire avec les copains des Lacets du Lizon :

  • Une organisation « interne » au top : des repas pour 30 maîtrisés à la perfection
  • Une ambiance plus que conviviale et détendue avec quelques fous rires inoubliables
  • De superbes courses où tout le monde aura pu en profiter (hormis les blessés et abandons peut-être)
  • Une météo magnifique durant 3 jours

Tous les ingrédients étaient là pour que ce soit réussi, et ce le fut !

 

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